JDR 2.0 (suite), 8 solutions pour s’y mettre en douceur !

Bonjour à tous !

Je vous expliquais il y a peu, dans mon article JDR 2.0 : Echec Critique, comment le marketing et la com’ peuvent faire bon ménage avec le JDR (non ce n’est pas un gros mot que de dire ça !).  Il y a eu beaucoup de réactions toutes intéressantes, et je pense que la « peur » qu’inspirent ces méthodes est totalement injustifiée. On m’a notamment dit que les structures étaient trop petites et donc ne pouvaient pas faire de webmarketing, community management, etc. … Ce à quoi je réponds : C’est faux ! Et je ne sors pas cela de ma manche, quelques articles sont sortis sur le sujet il y a peu, je les partage pour que vous vous fassiez votre idée  🙂 Bonne lecture !

Tout cela peut paraître un peu barbare mais je pense que tout cela a sa place dans le monde du JDR et du J2S : l’exemple de Sans Détour et de son crowdfunding record représente bien la réussite que peut amener une campagne digitale efficace (on va y revenir dans un article futur). N’hésitez pas à commenter et partager cet article s’il vous a plu !

Guillaume Coeymans 

Transmédia, Crossmédia, Le jeu de plateau 2.0 ?

Trois semaines pour sortir mon article alors que je me fixais un rythme hebdomadaire … Plusieurs raisons : beaucoup de travail qui m’a ralenti et le succès de mon dernier article qui m’a un peu « effrayé ». Rajoutez à cela un thème pas évident à traiter et vous obtenez du retard. Dès aujourd’hui je reprends un rythme plus régulier ! 

L’idée de cet article m’est venue en constatant depuis peu que pas mal de jeux (plateau et JDR) étaient réédités en jeu vidéo, que ça soit une adaptation stricte des règles, ou un enrichissement du jeu. Si vous ne le savez pas encore, je suis passionné de Cross-média et Transmédia  (je vais y revenir) et je me suis donc demandé si il y avait une part de trans/cross média dans le jeu de société… Ci-suit donc le fruit de ma réflexion ! Bonne lecture 🙂 

Transmédia et Crossmédia ? Kessessé ?

Commençons par le début, Le Crossmédia :

Au début, était le Crossmédia (que l’on appelle aussi parfois le multimédia, terme qui ne désigne plus la même chose). C’est une stratégie marketing qui décline un univers, une marque, un concept sur plusieurs médias afin de créer une image cohérente et complète. Chaque itération sur chaque média est une représentation complète de l’univers qui l’inspire. Typiquement, on aura, une bande-annonce, une affiche et un spot radio par exemple. Chacun reprend tous les éléments constitutifs du produit et n’en augmentent pas l’univers.

C’est le principe de base de la plupart des campagnes de com’. De nos jours, personne ne fait « juste » de l’affichage ou du spot TV. D’autant plus que depuis la fin des années 90 (vous l’avez peut être aussi remarqué mais c’est subtil) est apparu un nouveau média, Internet (drôle de nom ?) et depuis quelques années, les réseaux sociaux. Ils ont radicalement changé la façon de communiquer son univers et son image, de part la création de communauté et l’interactivité qu’offre ce média.

Une transition toute trouvée pour :

Le Transmédia, héritier légitime du crossmédia :

Le Transmédia lui, est plutôt à caser dans ce que l’on appelle le storytelling. C‘est une forme de narration interactive ou chaque média de communication ajoute une pierre à l’édifice, à l’image que bâtit une marque. Chaque contenu est différent et permet de créer un tissu de médias, un canevas avec lequel l’utilisateur tisse l’histoire de la marque. C’est une excellent moyen d’impliquer l’utilisateur et de raconter de belles histoires (marketing certes, mais belles histoires quand même !). Par exemple, vous dégottez sur le net un site sympa dont le contenu vous plaît, puis l’univers de ce site apparaît à la TV ponctuellement et enfin à une application dédiée sur votre smartphone qui propose encore un contenu différent (Le Gorafi fais ça plutôt bien, entre son site et sa chronique au Grand Journal, la série Lost en était aussi un bon exemple !). Et je ne cite même pas Star Wars et son « univers étendu » ou encore Matrix !

La com’, le marketing, OK, mais quel rapport ?

L’imaginaire ludique, un nid d’initiatives trans/crossmédia

Et oui, depuis l’essor des cultures de l’imaginaire, on note une réelle volonté d’étendre les univers sur plusieurs médias. Des livres aux films, en passant par les séries ou jeux vidéos, tout est prétexte à aller de plus loin dans la création. Comme évoqué juste avant, Star wars est l’archétype de ce genre d’extensions. On compte des jeux vidéos, des jeux de figurine, des livres, des films bien entendu et même des séries animées. Ce qui est particulièrement intéressant dans ce cas, c’est que chaque média apporte une pierre à l’édifice pour concevoir ce que l’on appelle « l’univers étendu de Star Wars« .

L’autre univers que j’aime à citer comme bon exemple de Transmédia c’est l’univers Games Workshop (en particulier les licences Warhammer et Warhammer 40.000). A la base un simple Wargame (jeux de stratégie avec figurines), il s’est peu à peu étendu en jeux de plateaux, livres, jeux vidéos, JDR, etc… Encore une fois, chaque média participe à l’univers en général.

Cependant, ces cas restent l’exception, et la majorité des adaptations tiennent plus du cross média que du transmédia. Pensons par exemple au Seigneur des Anneaux. Globalement, les films sont des adaptations des œuvres de Tolkien et n’apportent pas de substance significative. De même, les jeux de plateaux et jeux vidéos ne permettent que de revivre des morceaux d’histoires. Ce n’est ni mal ni bien, c’est simplement une perspective différente. D’autant que l’œuvre de Tolkien est largement assez vaste pour fournir du contenu à tout un tas de supports.

Si vous regardez bien, la plupart des adaptations sur d’autres médias, sont justement des … adaptations et non des constructions supplémentaires. Je le répète il ne s’agit pas d’un jugement de valeur, j’essaie simplement de faire le tour de ce que je vois en termes de multimédia dans l’Imaginaire Ludique. Et, de plus, le transmédia s’installe de plus en plus grâce aux facilité d’accès aux différents médias et à l’importance du Storytelling.

Les initiatives qui me plaisent le plus :

Pour continuer sur Games Wotkshop, je vais parler de Space Hulk, un jeu de plateau très sympa sorti dans les années 80, devenu culte pour beaucoup, entre autres parce qu’il n’a jamais été réédité. Il a été adapté en jeu vidéo il y a bien longtemps, adaptation classique du crossmédia à l’époque convertissant un jeu de stratégie en FPS (jeu de tir subjectif). Puis la licence est tombée dans l’oubli jusqu’en 2013 où une nouvelle adaptation sort. On est sur de l’adaptation littérale à la règle près du jeu original. Certes on retrouve l’esprit du jeu, mais ce qui est adapté à un Jeu de Plateau ne l’est pas forcément à un jeu vidéo, et celui-ci apparaît donc assez ennuyeux et répétitif… Qu’à cela ne tienne : l’éditeur prend le problème à bras le corps et sort l’année suivante une nouvelle version qui part des règles de base mais y inclut des notions de RPG et une dose de dynamisme en plus. Cette nouvelle version est elle, un succès.

Je cite aussi un exemple inverse mais proche, Blood Bowl, qui lui propose soit une adaptation stricte des règles soit un mode plus libre, et pour le coup, l’adaptation stricte des règles est bien plus sympathique ! Mais, on apporte aussi des nouveautés grâce à l’introduction de nouvelles races qui n’existaient pas dans la jeu de plateau.

J’apprécie aussi le jeu de plateau XCOM adaptée de la licence éponyme (sans parler de X-Corps JDR, adaptation officieuse, mais très sympa !). Ce jeu de plateau à la particularité de se mixer avec une application smartphone/tablette permettant de suivre les informations de jeu, ou encore via l’application, jouer contre une IA. Le jeu n’est pas encore sorti en France mais je suis assez impatient, cela me paraît vachement intéressant comme concept !

Voilà pour un petit tour d’horizon du trans/cross média, je ne pense pas que ça soit une révolution du J2S mais plutôt une évolution, un chemin à prendre vers de nouvelles interactions ! Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à partager (vous avez les boutons sous l ‘article), à commenter et me suivre (sur WordPress ou les réseaux sociaux à droite). Merci de m’avoir lu ! =)

Guillaume Coeymans 

Pour aller plus loin : 

– http://www.starwars-holonet.com/ : Star Wars Holonet, excellente ressource quasi exhaustive sur l’univers de SW.

– http://fr.lexicanum.com/ : Le Lexicanum, encyclopédie participative des univers Games Workshop

Sources : 

http://gusandco.net/2014/08/12/jeux-de-societe-transmedia-un-top-ou-un-flop/

http://gusandco.net/2014/04/03/tendance-le-crossmedia-lavenir-du-jeu-de-societe/

Cross(média) et Trans(média) sont sur un plateau

http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/24006/HERMES_2006_44_33.pdf?sequence=1

http://www.culturecrossmedia.com/strategies-cross-canales/definition-crossmedia/

FIJ de Cannes

Bonjour!

Juste en passant, j’aurai beaucoup voulu vous parler du Festival International du Jeu de Cannes, mais les contraintes font que je n’ai pas pu y aller du coup je ne vais pas vous raconter un événement auquel je n’étais pas !
Mais j’ai tout un tas d’idées sur d’autres sujets, donc à très bientôt !

Guillaume Coeymans 

JDR 2.0 : Echec Critique

Comptes sur les réseaux vides, absence de publicité, sites hors d’âge et j’en passe ! Il est temps que l’univers du Jeu de rôle se mette enfin à communiquer réellement. Petit état des lieux et avis personnel =) Bonne lecture ! 

2014-05-06-socialmedia

des_jdrRéseaux sociaux, une terre de mission :

Au vu de la spécificité du public rôliste, éclaté, (relativement) peu nombreux mais très très motivé pour participer à la vie rôliste, les réseaux sociaux et la présence en ligne sont vitaux à l’heure du web 2.0. Que ça soit pour les boutiques, magazines ou éditeurs, le boulot à faire est encore très important, mais cela peut tout à fait porter ses fruits et faire entrer le JDR dans le 21° siècle. Faisons un petit tour de ce qu’il se fait :

Des blogueurs au point

On va commencer par ce qui marche bien, c’est à dire les blogueurs. Je citerai simplement pour l’exemple Saint Epondyle, Gus&Co ou Kerlaft. Ces blogs sont complets, bien alimentés et ont une réelle ligne éditoriale. De plus, consciemment ou non, ils mettent en place une vraie stratégie de contenu avec diffusion de leurs articles, suivi et animation de leurs pages/comptes/blogs. En termes purement techniques, leurs blogs sont généralement agréables, bien fichus et au point.

Des boutiques qui font le boulot

Les boutiques spécialisées dans la vente de JDR sont étonnamment présentes sur les réseaux et plutôt efficaces. Le meilleur exemple à ma connaissance, c’est la jeune boutique Game Fu Saint Médard ( Ici, là et ). Pas grand chose à redire: comptes animés, avec chacun leur contenu, site ergonomique et agréable, personnel accessible. Vraiment, pas grand chose à redire. Sinon, en cherchant un peu sur Twitter on trouve nombre de boutiques qui alimentent un contenu avec leur public (généralement local) et créent un vrai lien de proximité.

Des éditeurs à la traîne …

Nous l’avons vu, les blogs et les boutiques sont dans le coup, dans le mouvement. Mais les éditeurs, les poumons du monde rôliste, eux, ont un vrai retard à combler dans ce domaine. Je suis pas mal d’éditeurs sur les réseaux (notamment : Black Book, John Doe ou Edge) et à part certains … Et bien c’est le désert: une news tous les 2 mois, mal formulée et sans interaction. Voire carrément une info hors sujet ou n’intéressant que très très peu de gens. Leurs twitters (quand ils existent) sont soit morts, soient vivotent automatiquement sans aucune interactivité. Les sites sont (désolé si vous êtes éditeur et que vous me lisez) généralement navrants, issus directement de la fin des années 90 et n’ont pas réellement évolué depuis.

Ce qui me fait particulièrement mal, c’est l’absence de community management. Vous l’avez peut-être senti en lisant le paragraphe précédent, l’interactivité est quasi-nulle avec la communauté. Or, la communauté rôliste est justement la force de ce milieu et les éditeurs passent, je pense, clairement à coté d’une occasion de se donner une visibilité et une image bien meilleure que celle communément admise dans l’imaginaire populaire.

Une communication traditionnelle particulière :

 Il faut rendre à César ce qui est à César

En effet, la communication dans l’univers du JDR a ça de particulier que c’est un secteur de niche. La communauté est restreinte et peu médiatisée, le grand public n’y est quasiment pas sensible. Cela réduit donc les possibilités de destinataires de dossier de presse, communiqué de presse, etc… Une autre particularité est que les principaux magazines papier (notamment Casus Belli) sont tenus par des éditeurs, ce qui fait qu’il est un peu compliqué de communiquer pour la concurrence. Bon, dans les faits, la concurrence dans le milieu est loin d’être un nid de frelons ; il y a une certaine porosité.

Il en va de même pour tout ce qui va être de la Publicité sur Lieu de Vente (PLV). On en trouve en général un peu dans les boutiques spécialisées, pour les sorties des « gros » JDR par exemple (Appel de Cthullhu, Donjons et Dragons, Pathfinder, …). Mais ça reste toujours très modeste. De façon générale, tout ce qui est print est assez limité sauf lors de manifestations particulières. C’est donc une transition toute trouvée pour

L’événementiel, charnière de la communication rôliste

Comme dans beaucoup de secteurs de niche, la communauté rôliste et les acteurs du milieu se retrouvent lors d’événements dédiés ponctuels. Au delà de la communication externe quasi inexistante pour ces événements, c’est la présence toujours forte des professionnels sur place. Les éditeurs sont prêts à faire de la route (parfois même à traverser toute la France) pour être sur une journée ludique et y tenir un stand. C’est généralement pour le public de rencontrer les gens qui éditent les livres qu’ils aiment et de faire des bonnes affaires. C’est là qu’on va trouver de la bonne PLV (Kakemono, stands bien achalandés, posters, etc. …). Le nombre de ces événements étant assez élevé (parfois appelés rencontres, conventions, etc. … ) les éditeurs sont relativement accessibles et font une part de leur promotion de cette manière. Cependant, cela ne touche qu’une part seulement des rôlistes: ceux qui se déplacent en convention. Les autres, eux, n’ont pas accès à ce type de communication.

 

Qu’en conclure ?

Un public spécifique

Ce qui me paraît essentiel c’est de tenir compte de la spécificité de la communauté et du public rôliste. On doit connaître son public pour communiquer correctement avec lui. C’est une base absolue autour de laquelle on doit structurer la communication. C’est un public relativement restreint et éparpillé, qui a une certaine prédisposition à la discrétion. Le rôliste n’est pas présent dans l’espace grand public (sauf exceptions), mais en tant que communauté, il se retrouve souvent dans des espaces spécifiques. C’est notamment le cas des boutiques spécialisées et d’événements dédiés.

Mais, la plupart des rôlistes étant bien connectés, ils se retrouvent beaucoup sur les internets pour échanger, s’organiser (des parties ou des événements) et se retrouver. C’est en général sur des forums mais aussi sur les réseaux sociaux, terrain peu investi par les professionnels.

Une opportunité à saisir !

Clairement, la présence sur les réseaux sociaux et sur internet de façon générale est un point faible des professionnels du jeu de rôle (alors qu’étonnamment, les entreprises de jeu de société sont très performantes dans le domaine). Le community management presque inexistant est un talon d’Achille pouvant réellement nuire aux entreprises.

Mais je suis plus qu’optimiste ! Je pense que la première entreprise, le premier éditeur qui saisira le problème à bras le corps aura clairement un avantage sur les autres ! N’ayez pas peur de la com’ ! N’ayez pas peur du numérique ! N’ayez pas peur du marketing ! Ne pensez pas que parce que vous êtes une petite structure vous n’avez pas les moyens de vous y mettre. Sinon c’est un cercle vicieux « je n’ai pas d’argent pour communiquer, du coup ma boite ne grandit pas, du coup je n’ai pas d’argent pour communiquer, etc… » Il y a du travail, mais cela en vaut la peine !

Et rassurez vous, vous ne vous vendez pas parce que vous faites de la communication, vous ne trahissez pas le JDR parce que vous êtes visibles, vous n’êtes pas un mauvais rôliste parce que vous vous intéressez au grand public et à votre expansion =)

Merci de m’avoir lu !

Guillaume Coeymans

 

Sources : 

Crédits image : https://juliepoupat.files.wordpress.com/

Financement participe-hâtif ?

J’ai eu l’idée de cet article en parcourant des sites de jeux de société et jeux de rôles. En effet, beaucoup utilisent le financement participatif de nos jours. Certains (comme les Ludopathes) s’en font même une spécialité. J’ai du coup décidé de revenir sur le sujet. Si j’ai voulu écrire cet article, c’est, entre autres, à cause de l’explosion du budget du jeu de plateau Conan qui a récolté pas moins de 2.8 millions de dollars sur un budget de 80.000$ demandés ! Autant sur un jeu vidéo, je peux comprendre que plus on a d’argent, plus on peut faire de choses, mais un jeu de plateau reste moins complexe à créer. La création d’un jeu de plateau ne demande pas presque 3 millions ! Et ce sans compter les ventes du jeu ! Que vont faire les créateurs de tout cet argent ? N’hésitez pas à me faire part de votre avis dans les commentaires =)  Bonne lecture ! 

Financement participatif, de quoi on parle ?

Le Monde explique le financement participatif ou crowdfunding comme étant un moyen pour des épargnants de financer en masse un projet via internet. Concrètement, il s’agit de faire une promesse de don à un projet en échange d’un accès dès la sortie de ce projet et de contreparties exclusives selon l’investissement de base (d’un simple remerciement à des cadeaux très chers). Ce type de financement connaît un certain engouement depuis quelques années, avec des sites comme l’incontournable américain Kickstater, le fleuron européen Ulule  ou KissKissBankBank.

Ces sites permettent à de gros projets d’exister, le cas notamment de l’Occulus Rift. Mieux encore, l’histoire d’un des plus retentissants succès Star Citizen  qui, après avoir atteint 2 millions d’euros (soit plus de 430% du budget demandé à la base), a fini par dépasser les 43 millions d’euros de dons ! Et ce n’est pas tout ! Le jeu vidéo a atteint les 70 millions de budget ! ce qui le met en concurrence avec les jeux Triple A (tels que Battlefield ou GTA).

Alors, bien entendu, tout n’est pas rose dans le monde du financement participatif. Pour des projets comme ceux-là, beaucoup n’arrivent pas à leurs objectifs ou y parviennent tout juste. D’autres abusent du système avec des projets absurdes (voir cet Américain et ses 35000$ pour faire une salade).

Globalement, je suis plutôt favorable au principe (j’ai moi même participé à quelques campagnes) mais je reste prudent quant aux dérives du système et au cadre judiciaire complexe.

 

Imaginaire Ludique et CrowdFunding : Exemples

On arrive donc à ce qui nous intéresse. Grâce à ces financements, des projets de petite ampleur peuvent trouver des fonds pour se lancer et vivre grâce à une base solide de fans. Cela paraît donc un système tout adapté aux jeux de rôles ou jeux de plateau. En effet, les fans peuvent être séduits par un concept et sont prêts à donner un peu pour aider à la publication de leur jeu. L’avantage est que, la plupart du temps, les budgets demandés sont relativement peu élevés (de 1500 à 10000€ en moyenne – même si il y a des exceptions). Comme je le disais plus haut, les Ludopathes (éditeur de jeu de rôle français) se sont spécialisés dans ce type de financement (20 projets en 3 ans). Ils créent du contenu de qualité et améliorent le contenu en fonction des objectifs dépassés (ou non).

Citons aussi Sans Détour-Play & Win qui s’est lancé depuis peu dans le financement de jeux de plateau par ce biais là, comme en témoigne leur projet Fireteam Zero et son étonnant succès.

 Perspectives

Il est intéressant de voir qu’en googlant « jeu de rôle financement » on trouve beaucoup de projets. C’est là que çà commence à sérieusement me gêner: ce type de financement ne doit pas devenir la norme. Je m’explique : il est impensable de voir les boutiques se vider de leurs jeux (mis à part les indétrônables, tels que Donjons et Dragons, Munchkin, etc….) au profit de jeux uniquement disponibles aux souscripteurs. Car au final, si cela se poursuit, que risque-t-il de se passer ? Les éditeurs ne prendront plus le risque de publier un livre ou une boite de jeu, sans compter les frais de distribution et les marges des magasins. Ils feront une campagne de crowfunding et fourniront directement par internet à leurs souscripteurs. Et comme leur communication laisse à désirer (j’en reparlerai plus tard dans un autre article) tout cela sera synonyme de renfermement sur soi et de privation de ventes grand public. J’extrapole, mais pas tant que ça … C’est clairement un risque sur ce domaine.

De même, qu’en sera-t-il de l’innovation si l’on doit toujours se fier à ses souscripteurs, qui plus est quand ceux-ci sont des habitués ? Est-ce que tout cela ne sera pas la porte ouverte à des clones réguliers ? Non, je ne pense pas que ça soit aussi marqué que ça. Par exemple 7eme cercle et son tout nouveau X-Corps reprend un squelette quasi identique d’un autre de leur jeu (Z-corps …) mais en sort un jeu relativement différent. Mais sans passer par le crowdfunding ! Alors qu’ils avaient su publier avant Night’s Black Agent (bel exemple de jeu innovant), toujours sans crowdfunding. Et ces jeux se vendent bien et se passent du crowdfunding.

J’entends les arguments exactement contraires me disant que justement, le financement participatif permet à des jeux réellement innovants et nouveaux de voir le jour. A cela, je réponds: l’imaginaire ludique est un monde de niche où ce genre d’innovation est parfaitement possible sans passer par le crowdfunding – en témoignent les publications d’Oltréé!, Dés de Sang ou Parsely. Ces Ovnis ludiques ne pourraient pas être publiés dans des secteurs plus « classiques » (édition traditionnelle notamment) car trop spécifiques et trop peu de chances d’avoir un grand nombre de ventes.

Là où le financement participatif a sa place, c’est à mon avis dans le « revival » de vieux jeux. Je pense surtout aux anciens jeux qui ont marqué leur temps mais qui, par manque de motivation et de financement, n’ont jamais pu être réédités. Le légendaire In nomine satanas / Magna Veritas (INS/MV) est en plein dans cette phase ou le retour de Saint Petersbourg début 2015. Grâce à cela les aficionados retrouvent leur jeu favori et leur distribution en magasin permet de le faire découvrir aux néophytes.

Je ne pense pas qu’il soit trop tard ou que le débat soit clos, bien au contraire. Il y a beaucoup à faire et plein de bonnes choses à prendre dans le crowdfunding. Mais cela doit se faire en bonne intelligence – au risque de s’égarer.

Merci de m’avoir lu, n’hésitez pas à commenter pour en discuter et à partager afin que le débat soit le plus riche possible ! 

 

Mise à jour 20/02 : 

Le lendemain de la publication de cet article, Sans Détour annonçait un financement participatif pour la 7eme édition de l’Appel de Cthullhu. Pour rappel, ce jeu est l’un des plus gros et plus ancien JDR et l’un des best sellers du genre. La question d’un financement participatif  se pose donc, est il nécessaire ? Sans Détour affirme que ce n’est pas pour gagner de l’argent mais juste pour permettre aux joueurs d’accéder à du contenu exclusif. Dans ce cas, pourquoi ne pas proposer plutôt des pré-commandes ? Certes avec cet éditeur nous avons une certaine garantie de qualité et je ne crie pas à l’arnaque. Cependant je me demande si il fallait vraiment en arriver la, effet de mode ou politique éditoriale ?

 

 

Guillaume Coeymans

 

Sources :

La finance participative est dans la place

http://www.jeuxvideo.com/news/410585/star-citizen-des-records-des-modules-et-des-potes-pour-la-vie.htm

http://www.jeuxvideo.com/jeux/pc/jeu-46472/news/?p=3

http://rue89.nouvelobs.com/2015/01/28/grand-cimetiere-projets-crowdfunding-avortes-257374

http://frenchweb.fr/le-crowdbuzzing-ou-abus-des-foules/77528

Acting et JDR sur table

acting

Faire du jeu de rôle, est-ce être comédien ?

L’idée de cet article vient d’un commentaire vu sur le blog du Dr Dandy qui a lancé un petit débat sur le sujet. J’ai décidé de faire part de mon avis de façon un peu poussée… 

Jeu de rôle ou jeu de rôles ?

Au singulier :

Si l’on parle de « jeu de rôle » mon âme de linguiste se réveille et me souffle que grammaticalement, dans ce cas, le « rôle » est la matière dont est faite le jeu. Dans ce cas l’interprétation de son rôle est une condition sine qua non de la pratique de JDR, et donc on ne peut pas être rôliste sans quelque part être acteur. Il faut savoir saisir les enjeux de son personnage, le composer et l’incarner. Le personnage est quasiment en dehors des réflexions du joueur et vit « par lui même » (quitte à paraître un peu schizophrène) . Si l’on se projette ainsi, alors oui, on peut être comédien.D’autant que l’interprétation est dans ce cas une des  finalités du jeu  ! Plus que l’intrigue elle même   Mais, ce qui me  gêne dans cette vision, c’est qu’être comédien implique un public à qui faire vivre notre jeu.

Cet argument est à double tranchant. En effet, les autres joueurs (et donc acteurs) sont aussi notre public tout en étant nos collaborateurs.

Au pluriel :

Ici, c’est un peu différent. Dans cette configuration, les rôles sont des accessoires du jeu. On joue à l’aide de rôles pour arriver à nos fins. La bonne interprétation n’a pas d’autre finalité que de faire avancer la partie et représenter des stéréotypes (dédicace à tous les policiers/gardes etc. … avec l’accent du Sud).  On a généralement dans ce cas une forte perméabilité entre le personnage et le joueur car au final l’interprétation « théâtrale » n’est pas très poussée. L’optique est plus « narrativiste » car interpréter n’est qu’un moyen de faire avancer l’histoire plus qu’une fin en soi. En revanche, l’avantage de cette vision est l’amusement immédiat et l’accessibilité de cette méthode.

Une question de projection

La projection (que l’on appelle aussi roleplay mais qu’en tant que mangeur de camembert chauvin je n’aime pas utiliser) est la capacité à se projeter (Capitaine Évidence) dans l’univers du jeu et dans ses personnages. Plus encore c’est la capacité à ne pas en sortir et de ne pas faire interférer le joueur avec le personnage.

A mon avis, on fait une bonne projection lorsqu’on à une pensée de type « Tiens, je ferais bien ça, mais mon perso ne le ferait pas » (ou l’inverse) mais surtout, et c’est je pense le plus important, quand TOUTE la table joue ainsi. A l’exception du MJ dont le rôle est un peu différent. Lorsque tout un groupe est projeté dans son univers, le jeu devient très très immersif et tout le monde joue son rôle, tout le monde est acteur de la partie.

Cela demande bien sûr une très forte implication et de sortir du « fun » immédiat pour plonger dans quelque chose de plus sérieux. Mais l’amusement est tout aussi fort ! C’est une démarche moins accessible à un débutant ou lors d’une initiation mais qui vaut vraiment l’effort. Dans ce cas, pour moi, on est comédien à ce moment là, on est même dignes de très bons comédiens d’impro, car tenir un personnage sur plusieurs heures est quelque chose de très difficile.

So what ?

Je vous ai présenté mon avis, mais je n’ai pas répondu à la question générale. Alors non, je ne pense pas que faire du JDR c’est être comédien. Prendre un langage ampoulé et un accent improbable ne fait pas du joueur un comédien. C’est le cas de figure le plus rencontré dans la plupart des tables que j’ai vues. Mais cela n’est pas « bien » ou « mal » car les parties se déroulent bien et le fun est présent, c’est ce qui est essentiel !

En revanche, dans certaines formes de jeu, avec des joueurs avertis et préparés (Attention, cela ne veut pas dire expérimentés). On peut créer des choses très proches d’une vraie performance de comédiens. Plusieurs heures de jeu en immersion quasi totale avec une interprétation poussée et des constructions passionnantes. Ces parties sont plutôt à tendance un peu dramatiques (jeux d’horreur, d’investigation, etc. …) et on en sort souvent avec la sensation de « c’était super dur, mais c’était génial ». Elles demandent plus de préparation et d’implication mais sont parfaitement réalisables.

Enfin, ce qui peut gêner la notion d’ « acting » c’est qu’il n’y a pas réellement de public. Certains diront que cela ne change rien, d’autres que c’est mieux ainsi car on cache notre « mauvais » jeu. Il n’y a pas de réponse je pense, c’est à la discrétion de chacun…

Pour aller plus loin :

Je vais vous parler en avant première mondiale ultime de la mort qui tue de mon prochain test qui sera publié ici : « Oltréé! » Publié chez John Doe. C’est un jeu de rôle qui mixe classicisme et méthode de jeu non conventionnelle. Le jeu est basé sur l’improvisation, l’émergence et la persistance. Le système de jeu est réellement intéressant. Dès que je finis de le lire et fait jouer quelques parties, je vous écris un article dessus !

J’ai laissé de côté le JDR grandeur nature car la problématique y est différente. J’en parlerai dans un autre article à venir !

Bon jeu !

Guillaume Coeymans 

Sources :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeu_de_r%C3%B4le_sur_table

http://fr.wikipedia.org/wiki/Interpr%C3%A9tation_du_r%C3%B4le

http://lesbonsremedes.overblog.com/2014/12/les-bonnes-idees-de-l-indie-pour-vos-parties.html

Barbarossa; petites culottes et gros calibre

Ceci n’est pas un jeu érotique !

Comment je me suis retrouvé avec un titre pareil ? Eh bien un peu par hasard, je cherchais un jeu de cartes type « deck building » (où le but est de se construire un paquet de cartes le plus puissant possible). J’errais un peu sur le net, et j’apprends que l’un de mes éditeurs de JDR préféré ( Sans Détour, pour ne pas les citer) s’associe avec Play & Win pour distribuer des jeux. Et parmi les jeux, Barbarossa, un peu naïvement, j’achète le jeu à sa sortie en organisant dans ma tête la prochaine séance de jeu avec mes amis.

Mais lorsque j’ouvre la boîte, quelle n’est pas ma surprise, la majorité des 305 cartes est illustrée par des images de jeunes filles dénudées style manga. Moi qui m’attendais à une imagerie reprenant la seconde guerre mondiale (après tout le but du jeu est de conquérir Moscou, dans un monde imaginaire reprenant les codes de l’époque). Cela éveille le doute dans mon esprit. Un jeu qui se vend sur une image de jeunes filles en tenue légère autour d’armes hautement phalliques, en général, cela ne présage rien de bon…

Cependant, il faut tester le jeu et ne pas s’arrêter à ces a priori. Et bien le jeu est bon, très sympathique ! Un poil complexe au premier abord mais qui s’avère très fluide à jouer et amusant, avec une compétition intéressante entre les personnage. La dimension stratégique est essentielle mais reste parfaitement abordable. Le jeu n’est pas très long et réserve une bonne dose de fun. En revanche, il faut penser à prévenir les joueurs de l’imagerie du jeu et de sa réalité.

Si je vous voulais vous en parler, ce n’est pas par pruderie choquée mais pour le décalage entre le jeu et son imagerie. Quel intérêt pour l’éditeur de créer ainsi un jeu complet et profond pour l’illustrer avec des images, je le dis honnêtement, proche de la beauferie ? Si à chaque fois que je souhaite sortir le jeu avec des amis je dois prévenir qu’il y a des petites culottes mais que le jeu est bon, cela me force à me justifier ! C’est presque ce qu’on appelle parfois sur le net du « clickbait« .

Au delà de ça, je pense qu’il y a un véritable problème de congruence. Si je souhaite acheter un jeu rigolo avec des filles en petite tenue, je risque d’être déçu. Tout comme si je cherche un jeu de stratégie complet, je risque d’être « effarouché » par l’imagerie beauf’ que ça peut dégager. Mais les illustrations sont objectivement de bonne qualité et la mécanique de jeu est bonne. Donc Barbarossa est un bon jeu ! Achetez le si vous en avez l’occasion mais soyez prévenus !

Bon jeu !

Guillaume Coeymans 

 

 

Sources 

http://sans-detour.com/index.php/Play-and-Win/Barbarossa.html

http://www.trictrac.net/jeu-de-societe/barbarossa-3/infos

Adieu Tignous

Adieu Tignous

Petit écart au thème général du blog. Comme vous le savez un attentat a été perpétré contre Charlie Hebdo hier matin. La où cela rejoint ce que je dis ici, c’est que parmi les 12 victimes, on compte Bernard Verlhac, dit « Tignous », qui avait, entre autres, illustré le très bon JDR « rêve de dragons » et certains numéros de Casus Belli. Je souhaitais juste vous en faire part …

ps: il n’y aura pas de débat ou de commentaire sur le sujet au delà de ce billet, ce n’est pas l’endroit.

 

Mise à Jour 09/01/2015 15H25: 

Tignous a aussi illustré le jeu à venir « Les poilus » qui a l’air superbe, j’en parlerai lorsqu’il sortira

 

Guillaume Coeymans 

 

Sources :

http://www.legrog.org/informations/actualites/07-01-2015-adieu-tignous

http://www.trictrac.net/actus/les-poilus-l-amitie-plus-forte-que

GN, ah ?

Aujourd’hui, on attaque un morceau un peu consistant. Le Jeu de Rôle Grandeur Nature (GN) ou LARP, de l’anglais Live Action Role Playing Game, soit jeu de rôle en directJ’aime bien cette appellation, car le terme « Grandeur nature » n’est pas très précis. Mais ce n’est pas le sujet. Avant d’aller plus loin, je vous conseille de lire l’article sur les JDR en général sinon vous risquez d’être un peu perdu.

Donc GN, pour définir simplement, c’est du JDR en vrai. Wow, quand on a dit ça, on a tout dit. Trêve de plaisanterie. Le GN c’est jeu de rôle en site réel, sans fiches et sans dés. En gros, on interprète son personnage à la manière d’un acteur dans un environnement privé simulant l’univers dans lequel notre personnage  évolue. Un ami à moi décrit cela comme du « Théâtre d’Improvisation Interactif de Masse ». Bien entendu, la plupart du temps un système de règles vient compenser ce que l’on ne peut pas représenter en vrai, mais l’idée est de garder ça le plus discret possible. C’est une façon de jouer très immersive ou l’interprétation prime sur les autres facettes du jeu.

Tout cela ne semble peut être pas très clair, aussi je vais essayer d’expliciter un peu par l’exemple. Un GN auquel j’ai participé avait lieu dans un univers de science fiction crée par les organisateurs du jeu autour d’inspirations diverses. Nous avons tous reçus divers documents nous expliquant le monde dans lequel se déroulait le jeu, du plus général au plus précis. Concrètement, nous avions un point sur le monde en, puis sur le quartier ou le jeu aurai lieu et enfin sur notre personnage (cette partie étant bien entendue à la connaissance exclusive de chaque joueur). Ensuite, lors du week-end ou le jeu à eu lieu, nous nous sommes rendus sur le site (un centre d’animation) décoré pour l’occasion. Ensuite, nous avons vécu pendant 3 jours comme l’auraient fait nos personnages. Le jeu était rythmé par les interactions entre personnages et par des événements mis en place par les organisateurs. Le tout formant une intrigue générale écrite par les organisateurs composée de multitudes de sous intrigues, que tous les joueurs font progresser. Bien entendu tout cela a un début et une fin bien marqués.

Ce type de jeu demande une organisation autrement différente que celle des JDR traditionnels. Au lieu de quelques amis à réunir autour d’une table, il est ici question de réunir d’une dizaine à plusieurs centaines de personnes dans un lieu adapté et décoré, de nourrir ces gens et de leur proposer à tous une expérience de jeu à la fois unique et collaborative. Pour cela, les GN sont souvent organisés par des associations et demandent une PAF (Participation Aux Frais) allant de 15€ à 150, voire plus. Dans ce prix, on retrouve la location du site, de matériel et les frais de bouche, certains proposent de véritables festins !

On peut rapprocher le GN de deux choses distinctes. D’abord, et naturellement, du Théâtre d’Improvisation. En effet, la non plus, pas de texte, pas de préparation mais on y trouve aussi la notion de personnage et d’interprétation. De plus il faut savoir s’adapter à toute situation rapidement. Bien entendu on y retrouve les fondements de l’impro, l’écoute et l’acceptation, qui, sous couvert du roleplay  sont bel et bien présents si l’on veut qu’une partie se déroule au mieux. Mais, dans le GN, il y a des personnages et un univers bâti à l’avance et dans lequel on s’insère plutôt que de le créer en temps réel.

Ensuite, il faut le rapprocher des ARG (Alternate Reality Game ou jeu de réalité alternée), c’est à dire un jeu dans lequel on transforme la réalité de façon interactive. L’exemple le plus simple, est la chasse au trésor ou course d’orientation, le tout légèrement scénarisé. Le lien est assez simple car dans un GN, tout les joueurs convergent vers un objectif en récoltant des indices de droite et de gauche. Le GN est aussi l’occasion de se rapprocher des reconstitutions historiques, mais sans public et sans forcément recréer quelque chose de réel. Cependant, on peut tout à fait reconstituer tout un village médiéval très réaliste et documenté. Simplement, les personnages et les faits ne sont pas historiques.

Enfin, le GN demande un peu de préparation du coté du joueur. Comme vous l’avez compris, un costume est nécessaire, et ce sont des frais à rajouter à la PAF indiquée plus tôt. Mais c’est aussi l’occasion de voir de superbes travaux manuels. Bien entendu, on ne se bat pas à l’arme réelle, aussi il faut pouvoir s’équiper d »armes de GN », c’est à dire des armes en latex ou en mousse à l’aspect réaliste mais tout à fait inoffensives, leur coût peut être assez élevé mais le GN est aussi le royaume de la débrouille et l’on trouve assez facilement des gens pour prêter, louer ou revendre du matériel. Il faut compter de même les techniques de simulation d’armes à feu. Pour cela plusieurs écoles, les principales étant l’Airsoft (répliques d’armes à billes) et la gamme de lanceurs de fléchettes Nerf. Surtout concernant l’Airsoft, leur utilisation impliquent de respecter ds règles d’utilisations strictes et un cadre légal clair.

Bien, cet article commence à se faire long, je continuerai de parler de GN dans les semaines à venir, alors restez dans le coin ! En attendant, n’hésitez pas à commenter et partager cet article !

Guillaume Coeymans

 

A voir :

Compte rendu d’une conférence que j’ai animée sur le GN et les débutants 

Retour d’un débutant aux GNiales Aquitaines 2014

Sources : 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Airsoft

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeu_en_r%C3%A9alit%C3%A9_altern%C3%A9e

http://www.fedegn.org/le-gn/qu-est-ce-que-le-gn

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeu_de_r%C3%B4le_grandeur_nature

Le guide du débutant en GN

http://www.faismoijouer.com/category/cest-quoi-un-arg/

« Hatred » Carton Rouge !

Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui, je m’énerve.

Je suis un défenseur du Jeu Vidéo, je me hérisse chaque fois que j’entends des bêtises sur le jeu vidéo qui rend violent « parce qu’on peut tuer des gens sans raison ». Ceux qui disent ça ont acheté GTA V et Call Of Duty à leur môme de 10 ans (lisez les boites le « 18+ » c’est pour l’âge hein…). En général, ces jeux sont effectivement matures et violents. Ils évoquent des univers parfois brutaux (la pègre dans GTA, la guerre dans Call Of Duty), et traitent la violence avec une certaine intelligence. Dans GTA, l’objectif du jeu n’est pas de tuer des innocents dans la rue, si vous le faites, c’est uniquement votre choix de joueur. Call Of Duty ne nous fait pas tuer des gens « innocents », les ennemis que l’on affrontent sont clairement identifiés comme des menaces envers notre avatar (au delà du débat sur l’appartenance ethnique ou religieuse représentée). Ne me parlez pas de la mission « No Russian » (en anglais) de Call Of Duty Modern Warfare 2, le débat est plus complexe qu’il n’y paraît, et c’est avant tout un coup de com’.

Non, si je suis en colère aujourd’hui, c’est à cause de Hatred (édité et développé par Destructive Creations ) , un jeu de shoot isométrique (en vue du dessus, sur le coté) qui vous met dans la peau d’un personnage asocial et haineux, dans un univers contemporain, sombre et sinistre. Passe encore, des univers sombres et brutaux, il y en a beaucoup de très bien (LIMBO ou Deadlight). Le problème ici, c’est que le but du jeu est bel est bien de tuer des innocents pour le plaisir ! Et pour atteindre le meilleur score. La différence est de taille ! Être un tueur psychotique avide du sang des innocents est ici l’objectif du jeu, et nous n’avons pas le choix. Pour jouer, il faut tuer des innocents, simplement parce qu’ils sont là.

La chance que nous avions, c’est que le jeu est passé par le « Steam Greenlight ». Pour faire simple, Steam est la principale plate-forme de diffusion de jeux vidéos PC dématérialisés. Greenlight est un de ses services permettant à des développeurs de proposer un concept, une ébauche de jeu et la communauté peut voter pour ses projets préférés. Les heureux élus sont ensuite publiés sur Steam. Greenlight à permis à Hatred de se faire connaître et grâce à une communauté active, d’arriver en tête des jeux attendus par le public. Personnellement, à chaque vote supplémentaire pour ce jeu, je perdais un peu de foi en mes amis gamers… Mais heureusement, Steam veille au grain et le jeu à finalement été retiré quelques heures après sa mise en vente.

Petit soupir de soulagement, oui, ça ressemble à de la censure mais le principe de ce jeu est réellement écœurant et ne mérite pas d’être diffusé sur une plate forme telle que Steam. Si Destructive Creations veut diffuser son jeu, qu’ils le fassent eux mêmes, c’est tout à fait possible (l’exemple de Minecraft le montre bien). Mais, Gabe Newell le créateur de Steam (entre autres) a imposé le retour du jeu car celui-ci a un « public ». Alors certes, des gens achèteront, mais lorsque l’on distribue à une telle échelle auprès d’un public aussi vaste, il faut savoir prendre ses responsabilités et éloigner les articles tendancieux.

Imaginez un instant que Warner Bros ou Disney publie un film comme Hostel ou A serbian Film , ceux ci prendraient probablement une volée de bois vert. Mais pour diffuser ces films de niche, il existe d’autres réseaux de distribution ou des studios satellites. Ici, le souci est le même, Hatred n’a pas sa place sur Steam. Pour moi, ce genre de jeux n’ont même pas leur place dans l’univers vidéoludique ni nulle part ailleurs. Alors vous me parlerez probablement de Postal (pour le quel je vous conseille l’excellente critique que fait Karim Debbache du film adapté et fait le lien avec le jeu, avec humour comme toujours) ou Manhunt. Oui ces jeux existent, sont peut être moins directs que ce que propose Hatred mais je suis aussi scandalisé par ce que ces jeux proposent.

Pour conclure, Hatred est l’archétype du jeu qui fait mal au jeu vidéo. C’est l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire, de ce contre quoi je me bats.J’essaye jour après jour de changer l’image du jeu vidéo auprès du grand public de montrer qu’il y a des jeux complexes, profonds, magnifiques et prenants. Puis des jeux comme Hatred arrivent, et balayent d’un revers méprisant toute la noblesse de cet art naissant. J’ajouterai qu’en plus, les gens de chez Destructive Creations flirtent avec des idéologies qui donnent une odeur encore plus nauséabonde à leur projet. Bref, Hatred ne vaut pas toute l’attention que je lui porte, mais il faut que j’en parle car il faut que cela ce sache et que l’information se diffuse. « Hatred » est un mauvais jeu fait pour de mauvaises raisons …

Ce billet d’humeur s’achève sur le trailer de Hatred afin que vous vous fassiez votre opinion. Attention, comme vous l’avez compris, c’est une vidéo réservée à un public averti. N’hésitez pas à me faire part de votre avis dans les commentaires.

Guillaume Coeymans

Sources :

http://www.20minutes.fr/culture/1502523-20141216-hatred-jeu-video-o-incarne-tueur-masse-retire-vente-steam

http://www.jeuxvideo.com/news/411797/hatred-revient-sur-greenlight-steam.htm

http://www.jeuxvideo.com/news/411608/valve-retire-hatred-de-steam.htm

http://www.jeuxvideo.com/news/2014/00075273-hatred-l-ultra-violence-qui-fait-debat.htm

http://www.nextinpact.com/news/91450-hatred-est-retour-sur-steam-greenlight.htm