Et si la résurrection de vieux JDR c’était finalement cool ?

Réflexion qui m’est venue après l’article du Fix (ex di6dent) sur les rééditions à venir de « vieux » jeux de rôles qui pullulent cette année. On pourrait râler en se disant « c’est nul ça joue sur la nostalgie, pas de créativité, patati patata » etc. Pourtant, je pense qu’il y a un truc super intéressant derrière. Alors on y va ! 

Un peu de contexte :

Une tendance … discutable :

On le voit depuis quelques années maintenant, une certaine mode des « remastered », des « on fait comme aux origines » et des « remake à l’identique » dans le monde culturel.

Dans la plupart des situations, je trouve ça plutôt faible créativement parlant, on va dire. Mais surtout, c’est une stratégie qui surfe sur la vague du « cétémieuxavantisme » qui est vraiment une mauvaise vague.

D’autant que par sa nature de sous-culture dans une sous-culture, l’univers des rôlistes a tendance à être très conservateur et à voir d’un mauvais œil tout ce qui pourrait déranger ses habitudes ancrées depuis des années.

Les rolistes sont donc friands de tout ce qui peut flatter leur conservatisme, et donc les rééditions de vieux JDR flattent leur pratique et font recette (en témoignent les Crowdfunding records).

Moi un « vieux » roliste ?

Je ne me considère pas comme un « vieux » rôliste. J’ai environ 15 ans de pratique plus ou moins régulière (j’ai commencé autour de 12 ans et je m’y suis mis très sérieusement vers 19 ans. J’en ai 28, faites le calcul). Pour certains vieux d’la vieille, je suis un p’tit jeune. J’ai pas connu la chasse aux sorcières, les paniques morales, Mireille Dumas et consorts.

Quand j’ai vraiment commencé à me dire « maintenant je fais du JDR sérieusement » on en était déjà à la V6 de Cthulhu, 3.5 de D&D, 3 de Warhammer et compagnie. Le JDR était, à défaut d’être répandu, accessible et varié.

Mais aussi, plein de vieux jeux dont on me parlait parfois étaient tout bonnement inaccessibles ! C’est là que les Herbert West du JDR interviennent !

Dr Franken-jdr

Ils sont éditeurs (Raise Dead), ou indépendants qui passent par des CF ou les rentrent dans leurs gammes classique. Leur point commun ? Ils rééditent de vieux JDR.

De tête je citerai Vermine, Bitume, Rêves de Dragon, Pavillon noir, et bien bien d’autres. Ces jeux, je ne les ai pas connus, alors qu’ils semblent avoir eu un impact certain. C’est donc idéal pour moi de découvrir ces jeux via ces nouvelles éditions. Même pour des jeux plus récents comme Knight, que j’ai raté à sa première sortie, j’ai pu le découvrir grâce à sa superbe réédition.

Frankenstein du JDR
It’s alive !

Parce qu’en plus, ces nouvelles moutures sont enrichies (c’est le cas de le dire) par des financements participatifs records ! Du coup on a souvent droit à des ouvrages de bonne qualité, avec un contenu solide et une édition tiptop.

En théorie bien sûr. Y’a toujours des contre-exemples 😉 Des rééditions paresseuses, pas inspirées ou mauvaises. Mais bon globalement je trouve que c’est, dans mon cas, une excellente porte ouverte sur des JDR que je n’aurais pu connaître que par leur légende !

Alors certes, c’est aussi là pour flatter les vieux rolistes et faire des sorties à peu de risques en étant sûr que le public restera présent. Parfois la créativité est tout juste acceptable. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, ça peut être intéressant.

Mais je vous en CONJURE : n’oubliez pas de regarder les jeux récents et ultra-novateurs qui sortent souvent, de l’essor du PBTA jusqu’aux fameux trucs qui ne sont « pas du JDR« , je suis sûr que vous trouverez votre compte 😉

En tout cas, vous soufflerez un vent de fraîcheur sur votre pratique !

Voilà un article un peu court, mais l’actualité s’y prêtait et je voulais parler de ce sujet depuis un moment ! N’hésitez pas à me partager en commentaire ce que vous pensez de ces résurrections et quels sont vos tops/flops parmi ces dinosaures ramenés à la vie 🙂

 

Guillaume COEYMANS

 

JDR De quoi ?

Qu’est-ce que c’est quoi dis donc un JDR ?

Aujourd’hui, on parle de jeu de rôle, et on va essayer de débroussailler le terrain. De quoi parle-t-on quand on parle de JDR ? Alors il faut clarifier de suite. Un jeu de rôle au sens large c’est simplement une activité au cours duquel une personne incarne un rôle avec une ou des autre(s) qui en incarne(nt) aussi un dans un environnement fictif. Cela peut avoir plusieurs buts ; thérapeutique, ludique ou pédagogique. Mais bien sûr, le sujet ici c’est ce que l’on appelle le « Jeu de rôle sur table ou Papier » (de l’anglais Tabletop Role Playing Game) qui est une forme de jeu de société un peu particulière. Comme nous l’avons vu dans l’article sur les jeux de plateau c’est un type de jeu coopératif asymétrique.

Pour être clair, le jeu se découpe en deux camps ; le Meneur de Jeu (MJ) et les Joueurs ou Personnages Joueurs (PJ). Le MJ à pour rôle d’animer la partie en décrivant situations et actions et les PJs eux, agissent en fonction de ce que le MJ à préparé à l’avance. Le MJ incarne aussi les Personnages Non-Joueurs (PNJ, ou les différents intervenants que les PJs peuvent rencontrer) ou monstres. Il s’assure aussi du respect des règles du jeu (j’y reviendrai dans un autre article =) ), de la cohésion du groupe et du bon déroulé de la partie.  Les joueurs eux, incarnent un personnage précédemment crée selon les règles du jeu et décrivent la façon d’agir du personnage dans les situations décrites par le MJ. Cela peut sembler un peu cloisonné mais en vrai il s’agit d’une réelle interaction entre les deux parties et cela permet de créer un scénario unique. Dans ce type de jeu de rôle, il n’est pas nécessaire d’incarner physiquement son personnage (pas de costume ni de simulation physique, cela passe essentiellement par le parler). C’est ce que l’on appellera le Role Play (RP) ou interprétation qui prime. Personnellement, je préfère le terme de « projection », mais nous en parlerons plus tard.

Une séance de JDR s’appuie aussi sur un univers de jeu et des règles décrites en amont (en général à travers des livres dédiés). Ces règles viennent compenser l’impossibilité physique de faire certaines choses et régler des situations ou la réussite ou l’échec ne sont pas certaines. En général elles sont faites à base de lancer de dés ou une autre forme d’aléatoire. Par exemple, il n’est pas possible lors d’une partie de créer un orbe magique, mais les règles permettent de décider si l’action est réussie, et c’est au PJ et au MJ de décrire ce qu’il se passe en fonction du résultat.

Entrons  dans les détails

Comme pour le jeu de plateau en général, on peut distinguer plusieurs catégories non-exclusives. Elles sont à mon avis un peu moins nombreuses, je vais essayer d’en faire le tour :

  • Jeu Simulationniste: C’est un type de jeu ou l’on a une profusion de règles très précises et qui permettent virtuellement de régler toutes les situations avec le plus de précision possible. On y retrouve beaucoup de JDR axés sur le combat et plutôt médiévaux-fantastiques. Par exemple : Donjons & Dragons (Wizards of The Coast), Shadowrun (Black Book Editions), Warhammer (Edge Entertaiment).
  • Jeu d’ambiance : Ici, l’ambiance et le RP prime sur les règles et l’interaction compte plus  que la précision des règles. On préfère adapter les règles aux situations que l’inverse. Quitte à ce que cela ressemble à de l’arrangement avec les règles. On retrouve dans cette catégorie l’Appel de Cthullhu (Sans-Détour), Cyberpunk (non-édité) ou Yggdrassil (7eme Cercle).
  • Jeu prêt-à-jouer :  La ou les autres types de jeu vont demander un gros livre voire toute une gamme pour être joués de façon optimale, les Prêts à jouer font le pari inverse. Livres très courts, dans un format quasi-pocket. De plus le système de jeu qu’ils proposent est assez simplifié et permet de jouer très rapidement avec un minimum de matériel. En général ils sont très caractérisés dans une ambiance particulière. Je pense notamment à Dés de Sang (Pulp Fever), Asgard (les 12 singes) ou encore Fiasco (Edge Entertaiment)
  • Proto Jeu de rôle : Un nom un peu barbare pour une type de jeu de société qui à de forts liens avec le JDR sans en être directement. Ces jeux ont en général une certaine part d’interprétation dans leur système mais pas aussi poussée qu’en JDR. De plus, il se détache des règles classiques, et se rapproche parfois même d’un Grandeur Nature. Mais cela fera l’objet d’un futur article. Je pense surtout au leader, j’ai nommé le Loup Garou de Thiercellieux(Asmodée), Parsely game (La boite à Heuh), et enfin mon coup de cœur de 2013, Sporz (Editions La Donzelle)

 

Voilà pour un tour d’horizon de ce qui se fait dans l’univers du JDR. Bien entendu, ce n’est pas exhaustif et j’ai laissé certaines parties dans l’ombre. Je compléterai le sujet au fil du temps. Notamment à venir, un article sur le jeu de rôle Grandeur Nature.

 

Guillaume Coeymans

 

Sources :

http://www.ajdr.org/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeu_de_r%C3%B4le

 

http://www.legrog.org/