Par où commencer le JDR ?

La rentrée suit son cours et pour certains, l’heure est venue de se dire qu’on commencerait bien à faire du JDR alors qu’on ne connaît pas le milieu. Je vais vous parler ici de mon expérience non pas en tant que néophyte mais en tant que celui à qui on vient demander par où commencer 😉

Notons que je ne parle ici que de conseils généraux, pour un aspect plus pratique, voir CET ARTICLE du Thiase qui est très bien fait 🙂

Avant-propos :

Petit préambule dédié plutôt aux rôlistes déjà pratiquants, si vous cherchez mes conseils pour débuter, passez directement à la section suivante 😉

Le jeu de rôle n’est plus à défendre, je pense qu’il faut bien intégrer cela. Il est à promouvoir. Et encore, grâce au nombre d’ « influenceurs » qui parlent de leur passion ou leur pratique du JDR, le nombre de débutants augmente et c’est une bonne chose !

Du coup je suis souvent dans la position du « pote qui fait du JDR » vers qui tout le monde renvoie les gens qui veulent démarrer. C’est de cette expérience que je vous livre donc ces conseils.

Si vous faites partie des vieux d’la vieille qui trouvent qu’il y a trop de débutants que cétémieuavant, baaaah ne lisez pas l’article x) mais partagez le en mode rageux, ça me fera des vues 😉

Ce « pote qui … »

C’est le cas le plus fréquent auquel je suis personnellement confronté.
Si vous vous intéressez depuis peu au JDR et que vous n’avez pas encore franchi le pas, il est plus que possible qu’autour de vous vous ayez un « Pote qui … ». C’est à dire quelqu’un dont vous avez vu la collection de bouquins un peu chelous chez lui, ses dés bizarres ou que vous l’ayez entendu dire « Ouais je fais du JDR un peu genre Donjons et dragons quoi… ».

Le JDR est une petite vilel que l'on bâtit

En tout cas vous lui avez un jour demandé : « Dis tu fais du JDR non ? Tu voudrais pas me/nous faire une partie ? ». C’est une démarche saine car elle vous permet d’éviter l’écueil de « je vais m’enfermer 4h minimum avec une tripotée d’inconnus faire quelque chose que je suis même pas sûr d’aimer ».

Personnellement, j’ai désormais quelques scénarios que je maîtrise bien notamment en terme de timing (alors oui ce sont plutôt des toboggans mais ça marche bien en initiation). Donc je peux assez facilement mettre ce genre de séances en place.

Pourtant il y a un problème majeur avec cette techniques : l’organisation.

Nous avons tous des vies complètes et bien remplies, du coup synchroniser 4 à 6 personnes dans un même lieu à une date coordonnée pour une après midi ou plus peut s’avérer compliqué, voire désespérant. Déjà que pour les tables « régulières » c’est dur, alors les tables d’inconnus …

Mais si ça fonctionne, c’est top. Parce que c’est convivial, la prise de risques est minime et au pire, bah on boit une bière entre potes.

La solution de la partie en ligne existe, mais pour un premier contact avec le JDR, je déconseille sincèrement.

Apparté : « venir voir »

Alors j’ai parfois ça : « Nan mais je veux pas jouer tout de suite je peux juste venir voir une partie d’abord ? » Alors non, non et re-non. Désolé ! Ne faites pas ça, j’ai écrit tout un article sur le sujet : Peut on être public de JDR ?

Tout y est dit 😉

Donc n’hésitez pas à vous signaler auprès de vos amis rolistes, ils vous proposerons sûrement un coup de main ! Je conseillerais juste de faire attention à l’équilibre du groupe entre vieux briscards et tout nouveaux, cela peut créer des dynamiques pas optimales.

Les conventions :

Il y a longtemps, j’ai écrit un article sur les conventions, je maintiens ce que j’y ai dit et vous encourage à le lire.

Le principal problème que vous allez rencontrer si vous cherchez une convention pour débuter dans votre secteur, c’est justement de les trouver.

La plupart des associations étant dotées de moyens modestes, leur communication est forcément limitée, découvrir leur existence est donc parfois assez difficile.

Une convention JDR ordinaire
Une convetion JDR tout ce qu’il y a de plus normal

Si vous avez un ou une « pote qui », peut être peut il-elle vous transmettre des infos. Mais le problème se pose quand vous ne connaissez personne sur place.

Mon « protip » dans cette situation : faites un tour dans la boutique de jeux du coin. Il y a en probablement une, même dans les villes modestes il est possible d’en trouver. Si il n’y en a pas, le cultura ou autre boutique de biens culturels peut faire l’affaire.

Là, vous trouverez sûrement des flyers ou des affiches des assos locales qui vous aiguilleront au mieux. Il arrive même parfois que les boutiques organisent des sessions de JDR mais c’est assez rare, elles préfèrent en général le J2S qui ramène plus de monde et qui est plus raisonnable en termes de durée 😉

Les assos :

Les associations ludiques sont le poumon de la vie rôliste, c’est grâce à elles que le JDR vit, j’en suis convaincu. Si vous avez réussi à identifier une asso près de chez vous (comme vu plus haut), n’hésitez pas à vous y présenter !

La plupart proposent des tables ouvertes régulièrement ou des soirées d’initiation pour savoir par où commencer.

Comme beaucoup d’assos, la rentrée est une période de recrutement privilégiée pour intégrer de nouvelles tables. Mais n’hésitez pas cependant à vous y rendre toute l’année.

Le mieux reste d’abord quand même de leur envoyer un message (sur leur FB, leur forum ou autre) pour se renseigner d’abord car si vous arrivez à une soirée où toutes les tables sont fermées (n’accueillant aucun PJ supplémentaire), eh bien vous risquez de voir votre soirée tourner court et ça serait bien dommage !

« M’sieur/M’dame pour commencer le JDR j’achète quoi ? »

Ce fut un peu mon cas, du moins quand j’ai décidé de faire un JDR « sérieusement ». En gros je suis allé en boutique et j’ai fait du shopping.

Dans ce cas, deux options s’ouvrent à vous :

Gloire au camarade vendeur !

Si vous vous approchez d’un vendeur ou d’une vendeuse pour lui demander conseil, c’est une démarche saine, qui en gros s’approche de celle de demander à un pote.

L’avantage, c’est que le JDR étant lié au prix du livre, les boutiques font très peu de marge dessus, aussi le vendeur va vraiment vous conseiller, pas seulement chercher à faire du chiffre 😉 (je charrie un peu)

Du coup pour le remercier, prenez des goodies ou un T-shirt Game Of Thrones, avec ça, ils font des sous !

Maître de mon destin, capitaine de mon âme !

Si votre approche est de tout faire vous-même parce que vous savez exactement tout… Bah, désolé que vous ayez lu l’article jusqu’ici, il ne vous est pas utile 😉

Plus sérieusement, le JDR est un monde assez touffu et s’y présenter sans vraiment savoir où l’on met les pieds et sans se faire conseiller est un peu risqué, mais après tout pourquoi pas !

C’étaient donc mes conseils pour démarrer le JDR ! Ou du moins pour savoir par quel bout le prendre !

J’espère que ça vous a plu, et n’hésitez pas à partager cet article autour de vous afin d’orienter au mieux tout les petit-e-s nouveaux-elles rôlistes !

Enfin mettez en commentaire vos idées pour aiguiller les nouveaux ou juste raconter comment vous, vous avez rencontré le JDR !

Guillaume COEYMANS

Le JDR serait-il le meilleur moyen de supporter la canicule ?

Dans mes pénates Bordelaises, la chaleur est plus que palpable et lors d’une nuit à presque 25°, en cherchant le sommeil, l’idée me vint : Le JDR est-il LA solution pour supporter la canicule ? On regarde ça en détails !

Pour se faire, nous allons nous appuyer sur les conseils du ministère de la santé :

Quelques conseils pour survivre à la canicule, adaptés au JDR

Mouiller son corps et se ventiler :

Le JDR est l’activité parfaite pour ça ! Entre les joueurs qui brassent de l’air, les feuilles de personnages qu’on tourne et retourne et les postillons de chacun, nous pouvons sereinement dire qu’une partie de L’Appel de Cthulhu vous protégera de la canicule !

Donner et prendre des nouvelles de ses proches :

A l’instar d’un Farador, organiser une partie avec vos ami-e-s que vous n’avez pas vus depuis longtemps est à la fois un super moyen de prendre de leurs nouvelles, de jouer et de se retrouver !

Et qui n’a jamais rêvé de voir Mamie Josianne en barbare demi-orque mouliner du gob ?

Ne pas boire d’alcool :

Les rôlistes étant des ascètes au mode de vie parfaitement sain, ce point est tout à fait respecté bien entendu ! Chaque participant et participante est libre d’amener sa boisson détox préférée et son jus de goyave, aucun souci !

Fermer ses volets le jour :

C’est bien connu, nous, rôlistes vivons dans les caves des facultés et dans nos grottes ludiques, tels des troglodytes modernes !

Une partie de JDR est donc l’endroit idéal pour être au frais ! En plus le soleil ça fait des reflets sur les écrans donc c’pas pratique…

Manger en quantité suffisante :

Peut être devrons nous faire un effort, car comme je le disais, nous sommes des ascètes ! Mais grâce à Homo Ludis vous savez quoi manger en partie de JDR !

Éviter les efforts physiques :

Le lancer des dés étant un exercice difficile mais maîtrisé par les rôlistes, vous ne prendrez aucun risque au cours de votre partie de JDR.

En plus tout les efforts seront faits par votre personnage, vous pourrez tranquillement rester au frais tandis que votre investigateur souffrira, quoi de mieux ? 😀

Voilà, j’espère que cet article un peu plus décalé et humoristique vous aura plu ! Bien sûr, pour tous les camarades qui sont en plein cagnard (comme on dit chez moi) faites attention à vous et hydratez vous !

Guillaume COEYMANS

Et si la résurrection de vieux JDR c’était finalement cool ?

Réflexion qui m’est venue après l’article du Fix (ex di6dent) sur les rééditions à venir de « vieux » jeux de rôles qui pullulent cette année. On pourrait râler en se disant « c’est nul ça joue sur la nostalgie, pas de créativité, patati patata » etc. Pourtant, je pense qu’il y a un truc super intéressant derrière. Alors on y va ! 

Un peu de contexte :

Une tendance … discutable :

On le voit depuis quelques années maintenant, une certaine mode des « remastered », des « on fait comme aux origines » et des « remake à l’identique » dans le monde culturel.

Dans la plupart des situations, je trouve ça plutôt faible créativement parlant, on va dire. Mais surtout, c’est une stratégie qui surfe sur la vague du « cétémieuxavantisme » qui est vraiment une mauvaise vague.

D’autant que par sa nature de sous-culture dans une sous-culture, l’univers des rôlistes a tendance à être très conservateur et à voir d’un mauvais œil tout ce qui pourrait déranger ses habitudes ancrées depuis des années.

Les rolistes sont donc friands de tout ce qui peut flatter leur conservatisme, et donc les rééditions de vieux JDR flattent leur pratique et font recette (en témoignent les Crowdfunding records).

Moi un « vieux » roliste ?

Je ne me considère pas comme un « vieux » rôliste. J’ai environ 15 ans de pratique plus ou moins régulière (j’ai commencé autour de 12 ans et je m’y suis mis très sérieusement vers 19 ans. J’en ai 28, faites le calcul). Pour certains vieux d’la vieille, je suis un p’tit jeune. J’ai pas connu la chasse aux sorcières, les paniques morales, Mireille Dumas et consorts.

Quand j’ai vraiment commencé à me dire « maintenant je fais du JDR sérieusement » on en était déjà à la V6 de Cthulhu, 3.5 de D&D, 3 de Warhammer et compagnie. Le JDR était, à défaut d’être répandu, accessible et varié.

Mais aussi, plein de vieux jeux dont on me parlait parfois étaient tout bonnement inaccessibles ! C’est là que les Herbert West du JDR interviennent !

Dr Franken-jdr

Ils sont éditeurs (Raise Dead), ou indépendants qui passent par des CF ou les rentrent dans leurs gammes classique. Leur point commun ? Ils rééditent de vieux JDR.

De tête je citerai Vermine, Bitume, Rêves de Dragon, Pavillon noir, et bien bien d’autres. Ces jeux, je ne les ai pas connus, alors qu’ils semblent avoir eu un impact certain. C’est donc idéal pour moi de découvrir ces jeux via ces nouvelles éditions. Même pour des jeux plus récents comme Knight, que j’ai raté à sa première sortie, j’ai pu le découvrir grâce à sa superbe réédition.

Frankenstein du JDR
It’s alive !

Parce qu’en plus, ces nouvelles moutures sont enrichies (c’est le cas de le dire) par des financements participatifs records ! Du coup on a souvent droit à des ouvrages de bonne qualité, avec un contenu solide et une édition tiptop.

En théorie bien sûr. Y’a toujours des contre-exemples 😉 Des rééditions paresseuses, pas inspirées ou mauvaises. Mais bon globalement je trouve que c’est, dans mon cas, une excellente porte ouverte sur des JDR que je n’aurais pu connaître que par leur légende !

Alors certes, c’est aussi là pour flatter les vieux rolistes et faire des sorties à peu de risques en étant sûr que le public restera présent. Parfois la créativité est tout juste acceptable. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, ça peut être intéressant.

Mais je vous en CONJURE : n’oubliez pas de regarder les jeux récents et ultra-novateurs qui sortent souvent, de l’essor du PBTA jusqu’aux fameux trucs qui ne sont « pas du JDR« , je suis sûr que vous trouverez votre compte 😉

En tout cas, vous soufflerez un vent de fraîcheur sur votre pratique !

Voilà un article un peu court, mais l’actualité s’y prêtait et je voulais parler de ce sujet depuis un moment ! N’hésitez pas à me partager en commentaire ce que vous pensez de ces résurrections et quels sont vos tops/flops parmi ces dinosaures ramenés à la vie 🙂

 

Guillaume COEYMANS

 

A quoi ça sert un écran de MJ ?

! Bonne question ça ! On en voit partout, c’est presque devenu un indispensable. Un JDR publié = un écran. S’il n’y en a pas, ça couine sur les forums et dans les commentaires pour en proposer un. En carton dur, papier épais, 3 ou 4 volets, format paysage ou portrait etc. Alors la question est légitime : à quoi ça sert ? Voyons ça :

Un écran pratique :

Oui, un écran c’est pratique.

Pour des raisons purement matérielles, on est souvent proches des joueurs et on peut avoir à dissimuler certains éléments. J’ai par exemple en tête un livre de scénario où l’une des illustrations pleine page (grand format A4) est un énorme spoiler. Avouons que si vos joueurs et joueuses voient ça, le plaisir de jeu risque d’être diminué. L’écran, que ça soit celui officiel du jeu ou juste un cahier ouvert posé en équilibre, sert à protéger le scénario (quand celui-ci repose sur une intrigue).

Idem quand vous manipulez vos plans, fiches de monstres, etc. Le mieux, en terme narratif, c’est que vous, MJ, restiez décisionnaire du timing. Imaginez que l’un des PJ voit que le plan derrière l’écran qui s’intitule « MAISON DE JEAN MICHEL TUEUR », ou voit la fiche « Changelin ». Il peut se douter de certaines choses. Alors certes, les PJs font la part des choses entre eux et leur persos mais bon, on sait que ça ne marche pas toujours…

derrière écran
Tous ces spoilers que l’écran protège

La plupart du temps sur les écrans officiels, mais aussi ceux « fanmade », on trouve sur le coté MJ un rappel des règles, des tableaux récaps, des tables de références, etc. C’est souvent bien pratique pour fluidifier le jeu. C’est utile principalement dans les jeux ayant un système assez touffu. Et ça évite au MJ de devoir plonger dans ses 18 bouquins de 400 pages pour retrouver LA règle (bon après du coup on peut pas crâner avec nos éditions collector crowdfundées avec notre nom dedans).

De plus, le fait de lancer les dés à l’abri des regards indiscrets permet soit de cacher la réelle puissance des oppositions, soit d’influer sur le scénario en fonction de ce que proposent les joueurs. Si vos joueurs et joueuses jouent vraiment de malchance, un petit coup de pouce au destin derrière l’écran est possible. Idem si vos joueurs ont une chance insolente et roulent sur le scénario. Même les plus intégristes des MJ « by the book » utilisent ces artifices bien à l’abri de leur écran, croyez moi 😉

Enfin l’illustration de l’écran est souvent de qualité et permet d’aider à l’immersion en proposant une ambiance. Je pense par exemple à ceux de l’Appel de Cthulhu qui sont souvent très beaux (si on exclue celui des 30 ans qui était … différent x) )

Un écran symbolique

Je l’avais déjà évoqué ICI et LA mais, à mon sens, le MJ n’évolue pas dans la même « sphère » que les joueurs. Sans être au dessus ou en dessous, il est juste dans un autre état. De même, le JDR est (toujours pour moi hein) asymétrique. Cette asymétrie est souvent représentée par l’écran.

Celui-ci permet au meneur ou à la meneuse d’être enclavé-e derrière son écran pour marquer physiquement son écart avec les PJ.

écran MJ allégorie
Écran de MJ : une allégorie

Ainsi, bien à l’abri des regards, le MJ marque sa séparation d’avec les joueurs.

Parfois l’écran n’est pas présent et les jets de dés ouverts, mais vous remarquerez qu’il existe quand même cette séparation. Physique parfois, le MJ ayant le-s livre-s ouvert-s devant lui, ou alors car le MJ est debout et les joueurs assis. Bref, au delà de l’écran, le MJ se sépare des joueurs et joueuses.

Et quand y’a pas de MJ ?

Oui… Je sais … la mode est aux jeux sans MJ. C’est vrai. C’est intéressant en plus.

Relisez moi attentivement, surtout dans l’article de définition. Je ne parle pas de MJ directement mais de positions « asymétriques ». J’ai peu joué aux jeux sans MJ à proprement parler donc je ne vais pas m’étendre là-dessus.

Cependant, de ce que j’en sais, il y a quand même une forme d’asymétrie. Un ou une des participant-es a une rôle légèrement différent des autres, même si c’est de manière temporaire.

Alors l’écran n’existe plus à ce moment, mais l’asymétrie, voire la séparation, oui.

 

Voilà un article un peu différent ! Plus reflexif et symbolique, un peu comme l‘article sur les dés. J’espère que ça vous aura plu ! N’hésitez pas à le partager et à commenter !

Guillaume COEYMANS

 

2018 année charnière, 2019 année de la transformation ?

A la fin de cette année 2018, il est temps de dresser un petit bilan et de regarder les perspectives pour 2019 ! Alors n’hésitez pas à mettre en commentaire ce que vous avez pensé de cette année. Que vous nous lisiez depuis longtemps ou si vous nous avez juste découverts, votre avis compte pour nous ! 

Petit bilan comptable :

Avant de rentrer dans les opinions pures et dures, j’ai envie de vous parler stats ! Parce qu’un blog, c’est aussi des lecteurs et des lectrices, voici un bilan chiffré de la vie sur le blog en 2018 !

Pour la petite histoire « technique », c’est la dernière année où j’utilise Google Analytics, j’ai switché depuis avril 2018 en passant à Matomo, qu’est pareil mais en libre, ce qui est toujours mieux, y compris pour vous 🙂 Cette année, les stats sont donc une addition des données de ces deux outils.

En 2018 donc, homo-ludis.fr c’est :

  • 2307 Visiteurs uniques, pour 3574 vues, soit près de 200 visiteurs par mois !
  • 209 Lectures de l’article le plus populaire (qui pourtant date de 2016 ! )
  • 28 Articles
  • 18 Commentaires
  • 42 221 Mots (2x plus qu’en 2017 avec pourtant à peine plus d’articles 😉 )
  • 3 Personnes sont arrivées sur le site en cherchant : « pull pour adulte avec ailes d’ange »
Des engrenages qui s'emboitent
Dans les rouages d’Homo-Ludis

En termes d’évolution, ça nous donne par rapport à 2017 :

  • 82% de visiteurs en plus et 109% de vues en plus
  • 17% d’articles en plus (24 vs 28, autant dire que c’est kifkif)
  • 70% de mots en plus (longueur des articles : +45% en moyenne)

Bon, pour les courageux qui se sont fadés tous les chiffres, qu’est ce qu’ils disent donc ?

Assez clairement on voit que le bilan est plus que positif, vous êtes de plus en plus nombreux à venir nous lire. Et ce malgré la longueur des articles qui ne va pas vers la concision !

Je ne sais pas si ces chiffres sont « bons » ou comparables à d’autres blogs sur le même segment, mais je serais bien curieux de voir ça 🙂

Bilan rédactionnel :

Après avoir vu les stats brutes, voyons un peu ce qu’on a publié cette année par catégories :

NB : certains articles sont dans plusieurs catégories, ou n’en ont pas 🙂

Cela me fait dire qu’il va falloir revoir le système de classement, car certaines catégories sont restées vides , parfois longtemps (vous vous rappelez des articles Communication & marketing ?) et d’autres sont surreprésentées … Bref, à revoir pour 2019 !

Bilan personnel

Je suis assez satisfait de ce qui s’est passé cette année sur le blog ! Plus d’articles, plus fouillés, plus de visiteurs et plus de plein d’autres trucs !

Il faut savoir que ça a été possible dans un contexte pas forcément évident (3 déménagements dans l’histoire) mais pouvant être favorable parfois, car j’ai pu faire quelques rencontres et de supers expériences.

Cependant je ne peux pas m’empêcher d’être déçu de ne pas avoir pu faire plus d’articles, mon rêve serait d’arriver à tenir le rythme d’un article par semaine. Tout comme l’arlésienne du Podcast, qui est toujours d’actualité et qui va finir par voir le jour. Je suis dans une certaine frustration car je ne maîtrise pas le rythme de l’avancement du projet, quelle tristesse !

Perspectives & objectifs :

Pour 2019 j’ai des objectifs précis que je m’en vais partager avec vous ! Comme ça, à l’heure du prochain bilan de l’année on verra précisément où on en est 🙂

  • Passer le cap des 3000 visiteurs
  • 30 articles dans l’année
  • Tester 1 prototype de jeu (JDR/J2S)
  • Être invité une fois dans une convention/festival
  • Explorer les conventions hors du Sud-Ouest
Des grues bâtissent un gratte ciel
Un projet qui se construit ensemble

Pour ça, notre démarche sera de proposer un contenu toujours plus pertinent, riche et fouillé ! C’est uniquement par la qualité de celui-ci qu’on sera en mesure d’attirer vers nous des acteurs et actrices des univers de l’imaginaire pour atteindre ces objectifs.

Pourquoi je vous donne ces objectifs précis ? Parce que je pense que c’est une question d’honnêteté 🙂 Quand on lance un blog, c’est que, quoiqu’on en pense, on a des choses à dire (pertinentes ou non).

Si grâce à notre contenu on est invités à en parler au plus grand nombre (avec plus de visiteurs, des prototypes, des invitations, etc), en vrai on n’en sera que plus heureux !

Dans tous les cas, n’ayez pas peur que nous nous « vendions » pour atteindre ces objectifs, car nous adhérons à une charte stricte pour garder notre intégrité ;). Si jamais on s’égare, on compte sur vous pour nous tacler !

2019 sera donc une année où, j’espère, Homo Ludis rentrera dans une nouvelle dimension pour sa 5° bougie (les vrais se rappellent de la période Imaginaire Ludique ^^).

Soyez en sûrs, nous n’oublierons pas notre cœur et ce qui fait notre ADN pour cette année et même qu’on va booster tout ça avec une grosse dose de motivation !

Ces années écoulées sont déjà une grande fierté pour moi et ne sont possible que grâce à vous, lecteurs et à ceux qui m’entourent, Sarah, Etienne, Pierre et les autres, chacun à leur niveaux, et me poussent à faire toujours mieux, alors un grand MERCI ❤️

Guillaume COEYMANS et la team Homo-Ludis

Etude : les rôlistes et les nouvelles technologies

Il est temps de parler serious business maintenant. J’ai créé ce  blog d’abord par plaisir, mais aussi pour mes études. Je prépare un mémoire de recherche sur les rôlistes et les nouvelles technologies. C’est donc le moment d’attaquer sérieusement les choses.

Je vous présente donc l’étude en quelques mots : je m’intéresse à l’arrivée des nouvelles technologies dans l’univers du jeu de rôles.

Une étude originale :

Il s’agit, à ma connaissance, d’une des seules études qui s’intéressent à ce que font les rôlistes et non à ce qu’ils sont. Cette différence est fondamentale : il ne s’agit pas de savoir le fameux « Mais qui sont les rôlistes ? » (rabâché depuis des années) mais bien de prendre pour fait établi que les rôlistes existent et qu’ils sont un groupe social à part entière.

La question est donc de savoir maintenant que font-ils ? comment évoluent-ils ? quelles sont les perspectives face aux nouvelles technologies ? etc. …

Une étude participative

Et oui ! J’ai besoin de vous, je vais vous faire travailler 🙂 En effet, la documentation sur les rôlistes reste assez faible en Europe. De toute façon, je ne conçois pas un travail comme celui là sans faire appel à vous pour avoir les données les plus fiables possibles. Pour participer, plusieurs façons de faire :

  • Un questionnaire. Cela me permet d’avoir une vue d’ensemble de la population rôliste.
  • Des rencontres plus approfondies avec des rôlistes de tout bords.
  • Enfin, une enquête de terrain avec une observation en direct des habitudes des rôlistes.

N’hésitez pas à remplir le questionnaire juste : ICI

Ainsi l’étude se veut la plus complète possible. Pour la rendre encore plus solide et légitime, j’ai besoin de vous pour répondre au questionnaire et surtout le partager et le diffuser autour de vous ! Je vous en serais très reconnaissant, et vous aurez ma gratitude éternelle (c’est plus pratique et moins cher que de vous offrir un verre à tous 😉 ) !

Guillaume Coeymans 

Carton Rouge : Sans Détour, Mais où va-t-on ?

Ok alors aujourd’hui, je ne suis pas content. Sans Détour, éditeur de jeux de rôles ayant déjà fait sensation avec son crowdfunding pour la 7 édition de son jeu de rôles phare l’Appel de Cthulhu, lance un nouveau financement participatif pour une campagne inédite, les 5 supplices. Mais il y des choses qui me gênent méchamment ce coup-ci, je m’explique :

Précisions pour cet article, je pars du principe que vous avez lu mon article sur le CrowdFunding ou sur Sans Détour et son « succès surprise« , si ce n’est pas le cas, allez y jeter un œil =) 

Le « foulancement », comme on devrait dire en français, est un moyen de financer un projet qui n’existe pas et qui n’existerait pas sans ce système. Il permet ainsi de créer du contenu grâce à des fans.

Or l’éditeur est tombé dans un écueil qui est le suivant : le produit existe et le financement participatif n’est qu’un argument marketing. Explications :

Le produit est déjà financé, comme Sans Détour l’avait indiqué pendant la campagne de la V7, par l’argent de la précédente souscription. L’angle choisi est donc que si les joueurs souhaitent avoir tout le matériel, ils doivent souscrire. Tout le matériel existe déjà pourtant ! Les scénarios sont écrits, les partenaires trouvés, etc.

Qui plus est, l’objectif fixé est encore une fois terriblement bas ! Le premier palier était à 10 000 euros, sachant que la version la plus vendue (et non la plus financée, puisqu’on ne parle plus de financement ici mais de vente) est à 150€. Au vu des précédents succès, Sans Détour savait pertinemment que sa base de fans ferait tomber ce palier très vite (soit moins de 100 financements). A l’heure où j’écris ces lignes, on a dépassé les 80 000€ et le financement est à 823%. Ce qui est, soyons honnêtes, totalement absurde. La prise de risque est nulle, c’est donc à des années lumières de ce qu’est le financement participatif.

On n’est plus dans le financement d’un projet mais dans l’édition limitée déguisée. Je n’ai rien contre une édition limitée, j’en ai pas mal et je pleure celles que j’ai ratées, mais c’était des produits vendus clairement comme tels. Ici, je ne peux pas m’empêcher d’avoir l’impression de me faire avoir quelque part. Je n’ai plus l’impression d’aider une structure, vu que les produits existent. J’ai l’impression que l’on me « force » à payer pour avoir un produit complet, et que si je ne paye pas j’aurai une édition au rabais.

De plus Sans Détour profite de l’écho marketing qu’est « un financement participatif record ! » alors que l’on distord le concept pour en faire un outil marketing. Alors je pense qu’ils vont essayer de faire bonne impression à base de « on ne s’y attendait pas » et « on a pensé aux boutiques, des offres leur sont spécialement destinées ».

Comme le dit très bien Le Thiase, on n’aide pas une petite maison d’édition sur un JDR avant-gardiste mais l’un des JDR les plus populaires et les plus diffusés. Autant vendre les produits directement au prix fort, on aura l’impression que c’est honnête, même si c’est cher.

Bref pour conclure, je ne cautionne pas cette démarche et je prédis que si ce genre d’initiatives se multiplient, le monde du JDR va droit dans le mur, sans détour.

Guillaume Coeymans 

Bimbo, ou le JDR qui casse les codes

Cet article fait suite à ma participation aux Martian Bimbo Awards à Bordeaux ce week-end, organisé par les copains de Cent Balles et Un Mars. J’ai eu l’occasion de jouer avec son auteur et de tester ce JDR atypique.

Bimbo, c’est quoi ?

Bimbo_couv_finale_500_pix

Bimbo est l’oeuvre de Grégory Privat, produit par Sans Détour. C’est un jeu de rôle un peu atypique. En effet, sur le modèle d’Oltréé!! le maître du jeu n’a que peu d’informations sur le déroulé du jeu : juste une ligne directrice, le système de jeu et c’est parti ! L’univers est celui des films « grindhouse« , ces films de séries B, populaires dans les années 70-90, avec des actrices charmantes défouraillant du méchant à tour de bras en petite tenue.

La particularité de Bimbo est qu’il est un jeu au système qui en fait un jeu… compétitif. Quoi ? Comment ça ? Un JDR ou l’on doit battre les autres ? Mais c’est contre l’esprit du jeu !

Et bien, en effet, mais ce n’est pas si mal !  Dans Bimbo, vous jouez donc une starlette qui souhaite avoir le premier rôle dans le film du Réalisateur (MJ). Je ne vais pas m’appesantir sur le système de jeu pour en faire une critique exhaustive, d’autres l’on fait bien mieux que moi (ici, , où là ). Ce qui m’intéresse le plus dans ce jeu c’est la façon de jouer et de narrer l’histoire, plus que les règles elles-mêmes. Les rôles habituels du MJ et du joueur sont bouleversés ! Voyons ça en détails :

Un MJ fainéant (ou pas)

Lorsqu’on regarde un peu les livres de scénarios, il y a de quoi être décontenancé. Il faut compter 3-4 heures de jeu environ. Le système de jeu fait que les parties ne sont pas plus longues et ne s’y prêtent de toute façon pas. Le scénario tient sur une page et demi, deux pages maximum. Ce scénario (ou film) est découpé en 3 à 8 scènes, tenant en quelques lignes avec un objectif à remplir. Autant dire que si, comme moi, vous aimez avoir un gros livre exhaustif et complet, ça peut surprendre.

Cependant, comme je vais en parler après, ce sont les joueurs qui créent le scénario au fil de l’aventure. Le réalisateur tient les principaux éléments du scénario (qui sont les ennemis, leur valeur et les jalons scénaristiques), ainsi que les parties « compétition », à savoir les points « star système » (que l’ont peut assimiler à des points de victoire) et les points de réussite/échec du film. Il doit aussi gérer l’argent que lui donnent les joueurs et les effets que cela aura dans le film (augmenter les effets spéciaux, arrivée d’une star, etc. ).

Mais, là où son rôle se corse c’est qu’il doit gérer chaque vedette, chacune ayant son égo, ses envies et ses objectifs secrets, les « clichés ». Le MJ a donc bien un rôle de réalisateur, décidant où braquer la caméra et jouant sur la fluidité du jeu. C’est cet aspect qui en fait un jeu exigeant pour le réalisateur, obligé de jongler de star en star, d’idée en idée tout en gérant les points, l’argent, etc. Un vrai défi !

Des joueurs proactifs

Après avoir créé leur avatar starlette (on peut tout à fait jouer un homme, mais jouer une femme est bien plus dans l’esprit du jeu) la partie peut commencer sur les chapeaux de roues avec la première scène !

Vous l’avez compris, c’est aux joueurs de créer l’histoire dans laquelle ils évoluent en fonction du peu que leur donne le réalisateur. Pour cela, il y a quelques astuces. D’abord, tout ce que vous dites se fait, sauf opposition. Ne dites pas « je vais prendre mon fusil et viser le type » mais « j’épaule mon fusil et je tue ce type » si personne n’y voit d’inconvénient, cela se fait. Si il y a besoin d’un jet, celui-ci se fait. Si une autre vedette estime que c’est elle qui aurait dû avoir cette scène, elle peut tenter un « Coupez! On la refait ! » qui permet de refaire une scène avec un nouvel angle. Ainsi les joueurs doivent compléter leurs objectifs, engranger un maximum de points de victoire tout en étant sous le feu des projecteurs. Leur intérêt est que le film sorte pour toucher un maximum d’argent.

Car en effet, il y a des sousous en jeu. Chaque vedette a un pécule de départ qu’elle peut investir dans le film et récupérer à la fin de la partie, avec un bonus si le film est sorti et un autre bonus si elle est la tête d’affiche. A quoi sert cet argent ? A payer des doublures par exemple pour éviter de vous mettre en danger sur une action dont vous n’avez pas la compétence, à engager de meilleurs figurants, de meilleurs effets spéciaux, etc…. C’est grâce à cela que vous pourrez transformer un film de série B en super-production ! Le but étant d’en mettre plein la vue et d’être LA star !

J’ai évoqué les compétences, je reviens dessus car le système de ces compétences est particulièrement sympathique. En effet, vous avez autant de compétences qu’il y a de mots dans votre « rêve de star », chaque mot étant une compétence (3 au choix vous donnent des bonus supplémentaires). Par exemple, si dans votre BG vous avez le mot « pied », vous pourrez vous en servir pour donner un coup de pied, faire du pied, ou encore bouturer une planque ou n’importe quoi d’autre ! Il suffit que le réalisateur soit d’accord, mais le principe est de tordre chaque mot pour être la plus polyvalente possible ! C’est très très drôle, parole de linguiste !

Les Martian Bimbo Awards

Un mot sur cette convention : organisée par les copains de Cents Balles et Un Mars, comme dit dans l’introduction. Cette association de GN a su reconnaître le potentiel compétitif de ce JDR afin de faire un « vrai » tournoi de Jeu de Rôle. Mais comme ils aiment bien faire les choses, il y avait tout un décorum, tel une soirée mondaine, valets en tenue offrant rafraîchissements et coc… farine aux participants. Cérémonie en bonne et due forme donc, avec maître de cérémonie, projections et interruptions par des vedettes en mal de gloire. Les joueurs et joueuses se sont pour la plupart pris au jeu et ont revêtu des costumes de stars et créé de fausses affiches de films de série B pour compléter le tableau. Puis, bien entendu les prix remis aux réalisateurs et aux meilleurs rôles féminins. Tout cela fort bien organisé, très drôle et comme toujours convivial ! Vous pourrez retrouver les photos de la journée ICI.

AfficheBA1Mon affiche de personnage-joueur … j’ai un peu honte mais c’était drôle ! 

Un grand merci donc à toute l’équipe pour m’avoir fait découvrir ce jeu dans de telles conditions ! C’était idéal !

12182563_930715823643304_7477363116303487503_o(défi : me retrouver dans cette photo 😉 )

Bimbo et les filles :

Dernier point, et je marche un peu sur des œufs, mais je pense que c’est intéressant de le noter. J’ai constaté pendant cette journée des Martian Bimbo Awards, une surreprésentation des joueuses. En général, on tourne à environ 30% de joueuses dans ce type de convention. Ici, nous avions presque la parité. Cela m’a vraiment étonné alors que le jeu, pris au premier degré, est plutôt macho (en vrai il ne l’est pas, bien au contraire, mais ce n’est pas l’objet ici). Cela viendrait-il de l’organisation ? (En effet, l’association organisatrice est à la base créatrice de GN, plus paritaires). Du jeu en lui même, car la thématique parlerait plus aux femmes ? Ou tout simplement le début d’un mouvement de fond qui verrait les femmes arriver en JDR en même nombre que les hommes ?

C’est en tout cas quelque chose à creuser et à surveiller dans les années à venir !

Pour conclure, Bimbo est un très bon jeu, très particulier et je ne peux que vous recommander de le tester de ce pas ! J’espère que cet article vous aura plu ! N’hésitez pas à le partager sur les réseaux et commenter si vous le souhaitez 🙂

Guillaume Coeymans

MJ : De Maître du Jeu au Manager du Jeu

Encore un article qui vient de ma casquette de rôliste/communicant. J’ai vu des ponts évidents entre JDR et management. Je pense qu’il est important d’essayer de formaliser cela et de se dire qu’une partie se manage (presque) comme une équipe. 

Management n’est pas un gros mot :

Vous avez peut être tiqué à l’idée d’intégrer des concepts « barbares » comme le management au sein du noble art du JDR. Pourtant, pendant un JDR, un MJ gère une équipe comme un manager gère la sienne au final. Votre objectif est que l’équipe avance au mieux et réalise les siens dans les meilleures conditions.

Le management d’équipe est en plus un domaine proche de la psycho-sociologie, domaine de recherche particulièrement observé. Dans ce domaine il y a de plus de quoi trouver des quantités de techniques, astuces etc. afin que votre partie se déroule au mieux et que votre groupe soit des plus cohérents.

Il n’y a pas de honte donc à chercher des techniques de management efficaces sur des groupes réduits, que vous pouvez adapter au JDR.

Manager

Quelques conseils :

Prenez de la hauteur :

En effet vous, maître du jeu, devez « dominer » la partie afin de vous placer en position supérieure. Pourquoi  ? Pour que, lorsqu’il faut faire preuve d’autorité, vous soyez naturellement en position d’avoir un ascendant psychologique sur votre équipe.  Lorsque le groupe s’emballe, discute, n’écoute pas, ou lorsque vous devez décrire quelques chose d’important, vous devez pouvoir imposer le silence. Pour cela quelques techniques :

  • Levez-vous ! : C’est un des conseils les plus simples. Si vous êtes debout et les joueurs assis, vous allez être naturellement en position supérieure. Bien sûr, ça peut être difficile lorsqu’on joue longtemps ou que l’on a des douleurs, etc. … Trouvez d’autre techniques, comme de surélever le fauteuil et vous tenir bien droit. Cet ascendant vous permettra, croyez-moi, d’imposer votre présence quand c’est nécessaire.
  • Enclavez-vous ! :  Décalez vous par rapport au reste du groupe. Soyez en bout de table ou sur un fauteuil et non sur un canapé avec les autres joueurs.  Marquez bien votre espace avec votre écran et ne tolérez pas que l’on passe derrière même « juste pour voir » . Ainsi vous vous marquez comme étant à l’extérieur du groupe de joueurs : vous n’êtes pas à leur niveau, vous faites partie d’un autre cercle.
  • Imposez-en ! : Vous êtes le maître de la partie. Votre équipe a probablement un « leader » qui s’est dégagé. Cependant vous êtes au-dessus de ce leader, vous devez vous imposer à lui lorsqu’il le faut. Pour ça, pas de mystère: travaillez votre voix, soyez capable de parler fort et clair, ouvrez vos épaules et adoptez une posture sûre de vous, parvenez à mettre un terme à une discussion qui tourne à « l’enculage de mouche » (passez-moi l’expression).
  • Tranchez ! : Votre but n’est pas de tergiverser, d’interpréter et de discuter pendant des heures la moindre décision. Vous avez les cartes en main, vous savez où vous allez, pas vos joueurs. N’hésitez donc pas à arbitrer une décision. Vous verrez que le jeu n’en sera que plus fluide.
  • Asseyez-vous : Quoi ? Comment ça ? Je contredis le premier point ? Oui et non … En vous asseyant lorsque les joueurs sont en pleine réflexion-débat, c’est comme si vous vous « cachiez » derrière votre écran pour les laisser faire. Cette discrétion donne à vos joueurs la liberté et l’espace dont ils ont besoin. Ils sont en confiance et se sentent entre eux. Et lorsque vous vous relèverez pour enchaîner, le silence se fera de lui même.

Développez votre empathie

L’art du management est un art d’empathie. Vous devez être capable de « sentir » votre groupe afin de pouvoir vous comporter au mieux pour que tout glisse.  Pour cela pas de mystères :

  • Soyez attentifs : Votre groupe est un artefact social comme n’importe quel groupe de personnes. Repérez les leaders, les grandes gueules, les intellectuels, ceux qui parlent peu mais bien, l’optimisateur (ou grosbill), etc. … Les identifier vous permettra de gérer votre groupe au mieux.
  • Distribuez la parole : Lorsqu’une décision est prise ou que vous parlez avec vos joueurs, soyez attentifs à tout le monde, que tout le groupe se soit exprimé. Cette attention plaira aux joueurs plus réservés et leur permettra d’être plus à l’aise dans le groupe, car il seront écoutés quoi qu’il arrive.
  • Ménagez vos joueurs : Vous voulez finir le scénario parce que vous avez prévu un méchant super badass ? Un twist à couper le souffle ? Une superbe fin pleine de philosophie ? C’est super ! Mais sentez votre groupe, si celui-ci se fatigue, se disperse etc. … C’est à vous d’être capable de le recentrer et de le recadrer intelligemment pour que la partie s’enchaîne. Mais c’est aussi votre boulot de savoir quand lâcher prise. Comme je le dis ICI, si votre partie s’éternise, arrêtez les frais et reprenez plus tard. Ce peut être une simple pause de 15′, un passage au McDo acheter des sandwichs ou une remise à la semaine suivante. Au final vos parties n’en seront que plus agréables !
  • Soyez humble : Les joueurs autour de vous ont une vision différente du monde, du jeu au sens large et de ce que vous êtes en train de faire. Acceptez ce que font et ce que  proposent les joueurs, mettez-vous à leur place. Vous serez a priori en position supérieure si vous suivez mes conseils. Si vous ne faites pas preuve d’humilité, vous passerez pour quelqu’un de froid, distant et assez vite désagréable. Soyez ouvert, fun et accessible, équilibrez ça avec votre place de « maître » et vous verrez que vos parties seront mémorables pour vos joueurs. Indépendamment du jeu !

 

Bonus :

  • Soyez multi-tâches : Effectivement, être MJ c’est écouter plusieurs conversations, suivre plusieurs intrigues, gérer le scénario, les personnages et les joueurs. Le conseil que je peux vous donner c’est d’essayer d’en savoir le plus sur le plus de sujets possibles plutôt que de vous focaliser sur un en particulier. Ainsi vous aurez une vue globale du jeu et votre rôle de MJ va vous permettre de temporiser si vous devez chercher une info précise (dans le livre, auprès d’un joueurs en aparté, etc. )
  • Eclatez-vous : Pas de mystères non plus, vous devez vous amuser sinon le groupe en pâtira.
  • Maîtrisez la partie : Pour cela, ne laissez pas votre scénario partir n’importe comment : vous l’avez lu, bossé, voire même écrit, et s’il devient l’opposé de ce que vous vouliez, vous ne passerez pas forcément un bon moment. Quid de la liberté ? Me diriez-vous. C’est à vous de choisir un scénario permettant de la liberté ! Et non de prendre un scénario et de le laisser partir en vrille parce que trop cloisonné, il pousse les joueurs à « briser » les cloisons. Cependant un scénario a généralement un but à atteindre et si personne ne l’atteint, la frustration peut être réelle. Si les joueurs font n’importe quoi et ne sont pas cadrés, ils penseront que vous êtes un mauvais MJ. À l’inverse si votre scénario est trop « couloir, ils vous trouveront tyrannique. A vous de choisir et d’écrire avec intelligence pour proposer des parties équilibrées.

Voilà en somme une série de conseils qui viennent de mon expérience personnelle ! J’espère que cela vous a plu, et n’hésitez pas à vous abonner et commenter cet article si vous le souhaitez !

Guillaume Coeymans 

 

Mes 5 commandements JDR

Bonjour à tous ! Après un long moment d’absence dû à une surcharge de travail et une panne d’inspiration, me revoilà avec un petit best-of de mes pratiques préférées pour faire passer un bon moment de JDR, joueur ou MJ ! Bien entendu tout cet article est subjectif et reflète seulement ma façon de faire 🙂 Bonne lecture !

5 commandements

5 – L’intensité tu privilégieras :

Trop souvent je vois des parties de JDR qui s’éternisent parce qu’il faut « terminer le scénar », à défaut de l’intensité des joueurs. Je vais en reparler un peu plus tard dans un autre article, mais la réussite d’une partie tient, pour ma part, au niveau d’énergie qu’on est capable de maintenir dans la partie. Si ce niveau baisse, la qualité du jeu baisse. Alors, MJs mais aussi PJs, n’hésitez pas si vous sentez que l’intensité de la partie baisse, à arrêter la partie. Je préfère de loin faire une partie en deux séances courtes et intenses qu’en une qui laisse une impression de « on était crevés on a fini à l’arrache ». Vivez votre partie, sentez votre partie, gardez votre énergie et vos parties en seront bien meilleures !

4 – Clair et concis tu seras :

Pour conserver l’énergie dont je parlais juste avant, il est nécessaire de ne pas trop délayer. Que vous soyez MJ et que vous ayez écrit 1 000 pages de livre d’univers (vécu) ou PJ et que vous ayez pensé chaque détail de votre personnage, il est important de garder cet « arrière-plan » en arrière justement. Ne sortez pas votre Background (BG, arrière-plan, histoire de fond) à la moindre occasion. Après tout, dans la vie on ne raconte pas les moindres détails de notre vie et de notre région d’origine 😉 Distillez avec intelligence les informations : si le tout est cohérent cela coulera de source. De même, soyez clair ! N’utilisez pas trop de formes alambiquées ou de citations obscures. Après tout, la plupart des descriptions ont lieu hors jeu, pas la peine de garder un langage ampoulé. Vous garderez ainsi une bien meilleure dynamique !

3 – Ton temps tu prendras :

En opposition au point précédent, il est parfois nécessaire de poser l’ambiance et de prendre le temps de décrire et raconter. Joueur ou Maître, c’est le moment de sortir votre BG, de mettre votre musique d’ambiance et de raconter une belle histoire. Un panorama, une ville nouvelle, un personnage important, tout cela nécessite de prendre le temps de s’y attarder. Mais ne tombez pas dans l’écueil de la lecture plate d’une description. Un bon équilibre entre le commandement 4 et 3 est indispensable pour une partie efficace.

2 – Des règles tu t’affranchiras :

Pour moi, les règles sont juste un outil pour guider la partie. Parfois, certains joueurs ou maîtres abusent du recours aux règles pour justifier leur action au détriment de la fluidité du jeu. Des joueurs qui font « Je peux faire ça, c’est dans le livre de base 3° édition chapitre X … » ou des MJ qui souhaitent absolument appliquer une règle précise et stoppent le jeu pour se référer au livre. Tout cela, à mon sens, nuit au jeu. Soyez souples avec les règles, tant que c’est pour le jeu et que cela est juste. N’oubliez pas, en revanche, que c’est toujours le MJ qui tranche, car lui seul connaît le déroulé du scénario et donc sait ce qui peut passer ou pas 🙂

1 – Des combats point tu n’abuseras :

C’est le point qui m’irrite le plus quand je vois certaines parties. C’est un peu la synthèse des 4 premiers points. Beaucoup de scénarios trouvent leur longueur dans la quantité industrielle de combats mis en scène. J’ai même envie de dire que ce sont des combats non-justifiés. Pensez, MJs, avant de programmer un combat, à vous poser ces questions : « Quelle est l’utilité de ce combat ? Est-ce que cela va leur permettre de prendre de l’expérience ? Est-ce qu’ils vont pouvoir récupérer des infos ? Est-il nécessaire de les affaiblir car ils sont devenus trop forts ? Etc. … » et surtout pas de « Zut, la partie est bien partie pour se finir dans 1h, alors qu’on avait prévu plus long, voilà 5 orcs pour les ralentir ! ». Surtout que des combats trop longs ou trop fréquents risquent de faire perdre le fil aux joueurs, voire décrocher les joueurs les moins à l’aise avec le système de combat. Une partie plus courte que prévue est l’occasion de boire un coup, débriefer, faire un J2S ou autre 🙂 Un combat, au même titre qu’une séance de RP, est un engrenage qui permet de faire fonctionner la partie =) Je ne parle pas du combat final ou de la scène finale, car là, c’est un autre sujet !

Bonus – Les accents tu éviteras :

Pitié, une pensée pour tous ces gardes/agents de police/guets qui ont un accent du sud x)

Merci de m’avoir lu ! Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager et à me rejoindre sur Twitter ! Si vous avez une question, une remarque ou quoi que ce soit d’autre, n’hésitez pas à commenter cet article ! =)